Provence-Alpes-Côte d’Azur diversifie ses ventes vers les pays lointains. Cet effort est, toutefois, insuffisant : Paca, qui importe des hydrocarbures et des produits des industries extractives, affiche un déficit commercial structurel.
En ce début d’année, les exportations de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) semblent décrocher. D’après les Douanes, au premier trimestre, elles ont perdu 2,83 % à 5,6 milliards d’euros. Si le poste Produits pétroliers raffinés et coke confirme son ascension (+ 25,3 %), les autres secteurs majeurs subissent des reculs, à l’instar des industries agroalimentaires/IAA (- 52,9 %), du matériel de transport (- 30,2 %) ou encore des produits de la chimie, de la parfumerie et des cosmétiques (- 19,5 %). Une mauvaise performance d’ensemble donc, qui intervient après un bel exercice en 2012. En effet, l’an dernier, les exportations se sont envolées de 7 %, dépassant ainsi 23,47 milliards d’euros (contre 21,88 milliards en 2011). Les trois premiers secteurs, tous en progression, sont les produits chimiques, parfums et cosmétiques (23,7 % du total), devant les produits pétroliers raffinés (20,4 %) et les matériels de transport (12,5 %, dont 7 % avec l’activité aéronautique et spatiale). Autres secteurs importants, avec des tendances plutôt à la hausse sur trois ans : les produits métallurgiques et métalliques (9,9 % des exportations globales), l’informatique, l’électronique et l’optique (6,3 %) et les IAA (5,8 %).
Côte importations, 44,9 % étaient des hydrocarbures bruts et des produits des industries extractives, 57,2 % si l’on y ajoute les produits raffinés. Alors que le déficit commercial de la région était descendu en 2012 à moins de 14,9 milliards d’euros en 2012, les achats d’hydrocarbures bruts et de produits des industries extractives représentaient ainsi près de 16,74 milliards d’euros. Ils expliquent donc largement le déséquilibre de la balance commerciale. A contrario, ces importations permettent à Paca d’exporter des produits raffinés. Dans une note du 12 mars 2013 sur le commerce régional en 2012, la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) montre que « les exportations vers l’Algérie et les États-Unis bondissent » et « se tassent vers les marchés européens de proximité ».
Globalement, les ventes enregistrent « une progression significative » vers les destinations lointaines, mais les « pays du voisinage restent essentiels ». Il s’agit de l’Espagne et de l’Italie (20 % des exportations totales à eux deux), du Maghreb (10 %) et, de façon plus générale, le pourtour méditerranéen (39 %). Par région cliente, l’Afrique renforce sa deuxième place, derrière l’Europe occidentale. Confirmant aussi son ancrage africain, Paca a presqu’autant importé de ce continent que d’Europe occidentale.
F. P.
Quand l’investissement étranger nourrit l’export
Sept, c’est le nombre des entreprises étrangères figurant dans le Top 20 des exportateurs de Provence-Alpes Côte d’Azur (Paca), d’après une note de la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) sur les investissements étrangers, en date du 12 mars 2013. Il s’agit de Mc Cormick, Lyondel Basell, Dow et Coca Coala Midi, toutes quatre américaines, les trois autres étant européennes : Ineos, Eurocopter et STMicroelectronics. Les Etats-Unis sont globalement le premier investisseur, avec 11 projets en 2011, devant l’Italie avec 10 projets. C’est justement le projet du logisticien transalpin Borghetto pour Pirelli et Havaianas qui permet au secteur transport et logistique de devenir le premier secteur d’investissement de la région, au détriment des techniques de communication et d’information, l’aéronautique pointant au troisième rang.
F. P.