Dépassée par la Chine en matière commerciale, la France reste en tête en matière d’investissements directs étrangers. À elle seule, elle représente près du quart des IDE.
D’après les Douanes, en 2012, la Chine est devenue le premier fournisseur en Afrique centrale hors hydrocarbures, avec une part de marché de 16,4 %, soit un point de plus que la France. Au Cameroun, elle a creusé l’écart, puisque sa part a bondi à 22 %, l’Hexagone rétrogradant en deuxième position avec 17,7 % des importations. « En dehors du commerce où ils dominent maintenant, les Chinois sont attirés par les grands projets, mais leurs entreprises ne s’implantent pas », constate Jean-Philippe Guillaume, directeur général de Société Générale Banque Cameroun (SGBC). En revanche, ajoute-t-il, « des sociétés privées d’autres pays asiatiques sont établies, à l’instar des Singapouriens GMG dans l’hévéa et Olam dans la farine de blé et aujourd’hui le vietnamien Viettel dans la téléphonie mobile ».
En matière d’investissement, le seul arrivant depuis dix ans est Orange. Toutefois, la France demeure numéro un au Cameroun avec une part de 20 à 25 % dans les IDE (investissements directs étrangers), d’après la Cnuced. En 2011, la France détenait ainsi 686 millions d’euros. GDF Suez voudrait investir plus d’un milliard d’euros dans une usine de liquéfaction de gaz naturel liquéfié (GNL), EDF s’intéresse au barrage de Nachtigal, Somdiaa voudrait moderniser sa minoterie à Douala et étendre ses plantations de canne à sucre et sa sucrerie. Ou encore, Onomo a annoncé le 31 janvier, en marge de la visite à Paris du président Paul Biya, la construction d’un hôtel de 120 chambres à Kribi.
En matière de coopération, depuis 2006, l’Agence française de développement (AFD) a engagé plus de 200 millions d’euros par an. En 2013, ce montant devrait s’élever à 179 millions, après 60 millions en 2012 et 347 millions l’année précédente. En 2011, l’AFD signait un contrat de développement et de désendettement (C2D), le deuxième en fait, d’un montant de 326 millions d’euros sur cinq ans (2011-2016), orienté à 60 % vers le développement rural et la sécurité alimentaire, à 34 % vers le développement urbain, 4,6 % la formation technique et professionnelle, le reste étant dévolu à des actions transversales (études…).
F. P.
Hydrocarbures : Camhel et Perenco s’enflamment
Rencontré à l’occasion du cocktail de rentrée du Cafcam (Cercle d’affaires français au Cameroun), le 17 septembre à Douala, Pascal Mika se frotte les mains. Et pour cause : le directeur général adjoint de Cameroon Helicopters (Camhel) profite à plein de l’émergence de la filière hydrocarbures. La filiale d’Héli-Union, qui transporte des personnels sur les plateformes offshore, disposera de six appareils au début de l’année prochaine, contre deux il y a trois ans. Les grands clients de cette PME d’une trentaine d’employés sont Glencore, Cotco, Addax ou Perenco. Perenco, qui a racheté l’activité exploration et production de Total, qui n’était pas intéressé à ouvrir d’anciens puits, comme le souhaitait le gouvernement.
Si Total demeure le numéro un dans la distribution au Cameroun, Perenco est devenu le principal opérateur du bassin du Rio Del Rey. « L’autre français » a également ouvert de nouveaux puits dans le bassin de Douala/Kribi-Campo, mais il n’est pas seul à accompagner la stratégie nationale de hausse de la production. En l’occurrence, le chinois Addax (Sinopec), qui a repris Pecten, le deuxième opérateur en production, développe des opérations similaires – réouverture de puits et optimisation de champs mâtures – dans le bassin du Rio del Rey.
F. P.