Les petits fabricants de camembert AOC de Normandie ont gagné face aux gros industriels du secteur : ils ont obtenu que ce produit reste fabriqué au lait cru. Comme le rapporte l’AFP, la « guerre du camembert » avait éclaté au grand jour en mars 2007 lorsque Lactalis et Isigny-Sainte-Mère, qui pèsent à eux deux plus de 80 % de la production de camemberts AOC, avaient annoncé l’abandon « momentané » de l’appellation pour certains de leurs produits (Lepetit et Lanquetot notamment) après avoir échoué à obtenir l’abandon du lait cru lors d’une demande en urgence.
Un comité de défense du véritable camembert de Normandie s’était créé fin avril 2007 pour «sauver le produit français le plus populaire dans le monde». Et, à l’initiative de l’administration, un nouveau syndicat professionnel avait vu le jour, l’Association de défense et de gestion du camembert de Normandie, pour donner plus de pouvoirs aux fromagers artisanaux comme Graindorge, Gillot, Réault ou Durand. Ce syndicat a voté fin février à plus de 55 % des voix en faveur du maintien du lait cru obligatoire pour la fabrication de l’AOC « Camembert de Normandie ».
Suite à ce vote, une commission d’enquête de l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), gardien des principes de l’AOC, a émis un avis qui sera présenté à l’assemblée plénière du comité national des AOC à Paris avant l’été. Lactalis a déjà réagi par la voix de son directeur de la communication. Celui-ci a dénoncé le fait que «l’administration nous a imposé un système dans lequel nous sommes minoritaires, et dans lequel les entreprises minoritaires en tonnage sont majoritaires en nombre de voix».
Comme l’explique le site Actualités en Normandie, le camembert de Normandie au lait cru moulé à la louche fait l´objet d´une AOC (Appelation d´Origine Controlée) depuis 1983. Et un décret relatif à l’appellation d’origine Camenbert de Normandie » est paru en décembre 1986, à l’époque où François Guillaume était ministre de l’Agriculture.