Le président de la Chambre franco-tunisienne de Commerce et d´Industrie (CTFCI), Fouad Lakhoua, était tout sourire, en annonçant, le 20 janvier dernier à Tunis, le chiffre exceptionnel des investissements français en Tunisie.
De fait, les investissements de la France ont dépassé 500 millions de dinars (280 millions d´euros) pendant les onze premiers mois de 2008, soit une hausse de 305,5 % par rapport à la période correspondante de l´année précédente.
Alors que la crise mondiale oblige encore plus que par le passé les entreprises internationales à rechercher des pays à bas coûts de production, la Tunisie s´estime particulièrement bien placée, en raison de la qualité de sa main d´œuvre, ont confié des opérateurs économiques, français et tunisiens, à l´occasion d´un vaste enquête du MOCI en Tunisie, intitulée « La French touch a toujours la cote » (n° 1834 du 22 janvier, pages 31-55).
Déjà en 2007, la France était le premier pays pourvoyeurs d´IDE, hors énergie, avec un montant de 160 millions d´euros, selon la Mission économique à Tunis.
La présence de la France augmente, mais le placement des capitaux français sur le sol tunisien a pour elle une contrepartie moins positive : le creusement de son déficit commercial.
La Tunisie a ainsi importé de l´Hexagone pour 5,56 milliards de dinars (3 milliards d´euros) et y a exporté pour 6,73 milliards de dinars (3,7 milliards d´euros). Il est vrai que la concurrence s´est renforcée depuis plusieurs années. Avec la montée en puissance de la Libye, la Russie, l´Italie, la Turquie et la Chine, « la part de marché de la France est passée sous la barre des 20 % », remarque Bertrand Furno, le chef de la ME, pour s´établir maintenant à 18,6 %.
François Pargny