Incontestablement, l´année 2008 a été marquée par le retour des bailleurs de fonds internationaux au Togo, après 15 ans d´embargo suite à un déficit « démocratique », donnant un nouveau souffle à l´économie togolaise.
Le FMI a approuvé en avril 2008 une Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC) de trois ans d´un montant 108 millions de dollars. La Banque mondiale s´est aussi réengagée avec un don de 175 millions de dollars. De son côté, la Commission européenne a octroyé, au titre du 10e Fonds européen de développement (FED), 123 millions d´euros pour la période 2008-2013. La Banque africaine de développement et les donateurs bilatéraux ont suivi le mouvement.
La France, premier partenaire du Togo, a alloué une subvention de 140 millions d´euros pour la période 2008-2012.
Fort de l´accord avec le FMI, le Togo a vu sa dette réduite au Club de Paris en juin de 347 millions de dollars et ses paiements suspendus jusqu´en mars 2011. La prochaine étape devrait être l´atteinte du « point de décision » de l´Initiative des pays pauvres les plus endettés (PPTE). La nomination de Gilbert Houngbo, ancien haut fonctionnaire, au poste de Premier ministre en septembre, peut être considérée comme un gage de bonne utilisation des fonds octroyés.
Une aide indispensable pour une économie privée de financements et d´investissements, où la croissance atteindra seulement 0,8% en 2008. Elle a été en outre frappée par la récente flambée des prix des produits alimentaires et énergétiques et par les inondations qui ont détruit ponts et routes, endommagé les récoltes et paralysé le commerce et les transports.
Le Togo souffre d´une pénurie d´électricité, la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) ne couvre que 50% des besoins et dépend à 80% pour son approvisionnement des pays de la sous-région. Elle a réceptionné cette année 20 groupes électrogènes et mise fortement sur la construction de la centrale électrique de 100 MW à Lomé par le Contour-Global sur financement de l´Organisation pour la promotion d´initiatives communautaires (OPIC). Elle devrait être opérationnelle en 2009. En outre, l´interconnexion entre le Ghana et le Togo a été officiellement
lancée en août.
La production de phosphate s´est effondrée passant de 5,4 millions de tonnes en 1997 à 800 000 t en 2007. Une nouvelle structure, la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT), créée en mai 2007, bénéficie d´un plan de redressement. Pour le coton, les prévisions de la Sotoco pour la campagne 2008-09 sont de 40 000 t de coton graine, soit moins que les 55 000 t obtenues l´année dernière. La relance de ces deux secteurs est une priorité.
Le port de Lomé, qui a bien résisté à la crise (5,5 millions de tonnes en 2007) profitant aussi des déboires de la Côte d´Ivoire, aura un nouveau terminal à conteneur en 2009. D´un coût de 250 millions d´euros financé en partie par l´OPIC, il sera exploité par le groupement MSC/ GETMA International, qui disposera d´une concession de 25 ans.
D´un point de vue commercial, le Togo a adhéré à l´African growth and opportunity act (AGOA) en 2008 et les produits togolais pourront entrer sur le marché
chinois sans droits de douane.
Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil