Un taux de croissance à deux chiffres ! Après une baisse de régime en 2005 et 2006, la croissance en Guinée-Équatoriale est repartie à la hausse avec plus de 23% en 2007 et autour de 20% pour 2008.
Dans ce pays, devenue troisième producteur de pétrole de l´Afrique sub-saharienne, le gaz a pris le relais du pétrole où l´on relève des baisses de rendement, notamment sur le champ historique de Zafiro, exploité par le consortium Mobil Equatorial Guinea Inc. (MEGI). La production de pétrole se situe néanmoins toujours autour de 500 000 b/j.
Dotée de réserves gazières estimées à 40 milliards de m3, la Guinée-Équatoriale a vu sa production de gaz fortement augmenter depuis 2007, avec une multiplication par deux de ses exportations. Le premier train de transformation de GNL de la société équato-guinéenne de gaz naturel liquéfié (EG/LNG), dont le capital est réparti entre la compagnie pétrolière américaine Marathon Oil (60%), la société nationale de gaz (25%), les japonaises Mitsui (8,5%) et Marubeni (6,5%), a été inauguré en octobre 2007 et devrait faire passer dès 2008 les exportations à 3,4 millions de tonnes (Mt). La construction d´un second train de transformation de GNL, d´un coût de 1 à 1,5 milliard de dollars est envisagée et porterait la production à 8 Mt.
En outre, un accord de coopération, sans que les modalités aient été clairement annoncées, a été signé en octobre entre le géant russe Gazprom et la EG/LNG.
La société nationale des hydrocarbures, Gepetrol, a racheté en mai pour 2,2 milliards de dollars les activités d´exploration et de production de la compagnie pétrolier américaine Devon Energy sur le gisement de Zarifo, au large de l´île de Bioko.
Fort des recettes des hydrocarbures, le pays a lancé des investissements publics colossaux en faveur des infrastructures de bases (écoles, centres de santé, logements, routes…). Depuis 2000, les dépenses en capital ont été multipliées par 20. Des dépenses qui n´ont cependant pas encore profité à la population. Avec un PIB de 7 874 de dollars par habitant, situant le pays au 73e rang au niveau de la richesse, la Guinée-Équatoriale ne parvient qu´à 127e place (sur 177 États) dans le classement de l´indicateur du développement humain (IDH).
Conscient de la nécessité de se libérer du « tout pétrole », le pays a adopté en novembre 2007 un Plan national de développement, « Guinée-Équatoriale horizon 2020 », où est notamment abordée la diversification de l´économie avec comme axes le secteur halieutique, le tourisme et les services financiers.
Sur un plan politique, les élections législatives, avancées d´une année, et municipales qui se sont déroulées en mai ont été largement remportées par le parti au pouvoir, le Parti démocratique de Guinée-Équatoriale (PDGE). À la tête du pays depuis 1979, Teodoro Obiang Nguema se représentera aux élections présidentielles de 2009.
Bénédicte Châtel et Anne Guillaume-Gentil