La situation politique, instable depuis deux ans et demi, semble enfin se calmer.
C´est maintenant la crise mondiale qui affecte l´économie thaïlandaise. Aussi, le gouvernement a-t-il lancé un vaste plan d´investissement de 6,4 milliards d´euros (300 milliards de baths).
Le système financier thaïlandais est sain et était peu exposé aux subprimes. Mais l´économie est très ouverte, et subit de plein fouet le ralentissement général. Après une hausse de 15 % à 18 % en 2008, selon la Banque centrale, les exportations ont plongé de 26,5 % en janvier dernier (par rapport à janvier 2008), avant de se redresser à – 11,3 % en février. Au rythme actuel, la chute des exportations pourrait coûter 4,5 % du PIB. Certains experts n´excluent pas une légère baisse du PIB en 2009.?Quant à la fréquentation touristique, elle pourrait reculer de 3 millions de visiteurs.
D´ores et déjà, une relance budgétaire de 2,5 milliards d´euros a été approuvée. Outre des mesures sociales fiscales et financières, le plan prévoit un soutien au tourisme, aux exportations et à l´économie intérieure, ainsi que des investissements dans les infrastructures publiques et des mégaprojets. Dans ce dernier volet du plan, on sait déjà que le royaume veut construire une double voie ferroviaire, neuf lignes de métro, un deuxième dépôt intérieur destiné aux conteneurs, des ports en eau profonde, des routes et des autoroutes, ainsi que l´extension de l´aéroport de Suvarnabhumi.
Outre la volonté de soutenir l´activité, l´autre finalité du plan est d´améliorer les qualifications de la main-d´œuvre. Face à d´autres pays à plus bas coûts, la Thaïlande veut s´orienter davantage vers une économie de la connaissance, pour marcher dans les pas de Taïwan ou de la Corée du Sud.
Jean-François Tournoud