La Turquie est frappée par la crise économique en Europe. Ses livraisons à l´étranger ont ainsi chuté dans le textile de 34 % et dans l´habillement de 27 % au cours des quatre premiers mois, l´habillement accusant notamment un repli de 27,5 % vers l´Union européenne (UE).
De même, alors que l´automobile prévoyait cette année un chiffre d´affaires de 30 milliards de dollars pour 1,5 million d´unité produites, dont 1 million à l´export, cette industrie, selon l´association turque des constructeurs, ne réaliserait plus que 18 milliards de dollars pour un volume de 800 000 véhicules, y compris 600 000 à l´export.
Or, globalement, l´UE absorbe 55 % des exportations nationales et « les ventes internationales devraient baisser de 132 milliards de dollars en 2008 à un peu plus de 100 milliards cette année », selon le président de l’Assemblée des exportateurs de Turquie, Mehmet Buyukeksi, qui s´exprimait devant un parterre de journalistes étrangers (dont Le MOCI), à l´occasion des rencontres d´entreprises Pont de Commerce à Istanbul (2-5 juin).
Le gouvernement a accordé des incitations fiscales temporaires (baisse des taxes intérieures…) et des aides financières ponctuelles (hausse du capital de l´Eximbank pour soutenir l´export…), mais la dette publique ne cesse d´augmenter, le déficit budgétaire de se creuser et, surtout, le chômage a dépassé la barre des 16 % au premier trimestre.
Ankara a engagé des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), mais le gouvernement remanié le 1er mai dernier ne s´entend pas avec le FMI sur la réduction des dépenses publiques. C´est pourquoi, d´après la Mission économique à Istanbul, un accord ne semble pouvoir être envisagé avant l´automne prochain.
François Pargny