L´engagement de Renault d´implanter une usine à Tanger est un succès indéniable pour la politique européenne du Maroc. Mohammed VI a vu juste quand il a décidé le développement du Nord du pays, la région la plus proche de l´Union européenne (UE).
Sans la construction du grand port de Tanger Med, le constructeur au losange se serait contenté de son usine actuelle à Casablanca, la Somaca. La Logan est un succès indéniable sur le marché local. Renault exporte aussi cette voiture low cost en France, en Espagne ainsi qu´en Egypte dans le cadre de l´Accord d´Agadir entre le Maroc, l´Egypte, la Tunisie et la Jordanie.
Le royaume chérifien a réalisé 63 % de son commerce extérieur avec l´UE en 2008. Le développement du Nord du pays est loin d´être achevé. Mais, après l´ouverture toute récente de la première station balnéaire du plan Azur à Saïdia, personne ne doute de la réalisation du port de TangerMed II. Dans le cadre du Pacte de l´émergence industrielle, le gouvernement de Rabat a même décidé d´installer une technopole à Oujda, consacrée à l´offshoring et surtout aux énergies renouvelables.
Le Maroc y voit la possibilité d´être le fer de lance du plan solaire méditerranéen (PSM), projet phare de l´Union pour la Méditerranée (UPM). De leur côté, les pays européens pourraient intégrer cette énergie propre dans leur objectif de réduction de 20 % de C02 d´ici 2020, dans le cadre du paquet climat-énergie.
De tradition libérale, le Maroc conserve des pics tarifaires, ce qui explique que son taux de protection tarifaire moyen avec les membres de l´Organisation mondiale du commerce (OMC) dépasse encore 20 %, d´après le récent rapport de l´OMC sur les politiques commerciales du Maroc. Mais pour Rabat, peu importe. Ce qui compte, c´est l´accord d´association avec l´Union européenne, le démantèlement de tous les droits de douane fin 2012 et le « statut avancé » accordé au Maroc par l´UE.
François Pargny