Eric Woerth, ministre du Budget, des comptes publics et de la fonction publique a annoncé, à l´occasion de sa visite à Pékin du 7 au 9 juillet, la signature d’accords de coopération dans les domaines de la contrefaçon et du blanchiment.
Le premier, portant sur la contrefaçon, a été signé par le Comité national anti-contrefaçon français (CNAC) et le State Administration for Industry and Commerce (SAIC) chinois. Son objectif est de permettre un meilleur échange d´informations entre les deux pays. Marc-Antoine Jamet, président de l´Unifab (l´Union des fabricants), qui accompagnait le ministre, y voit « un signe formidablement encourageant pour les partisans de l´authentique ». D´autant qu´une série de mesures récemment prises par les autorités chinoises laissent pressentir une réelle volonté politique de s´impliquer dans la lutte anti-contrefaçon.
Ainsi, l´enregistrement des marques doit passer de 18 à 12 mois et 300 agents supplémentaires ont été embauchés pour ce faire. En outre, le cognac, produit français par excellence et faisant l´objet de nombreuses copies, deviendra le 15 août prochain la première indication géographique européenne à être protégée du piratage en Chine.
En marge de cet accord, Eric Woerth a par ailleurs demandé aux autorités chinoises que le seuil de déclenchement des saisies soit calculé non pas sur la valeur des faux mais sur celles des produits authentiques.
Autre accord important : celui portant sur la lutte contre le blanchiment d´argent. Il a été signé conjointement par le CAMLMAC (China Anti-Money Laundering Monitoring and Analysis Centre) et Tracfin, le dispositif anti-blanchiment français. Il prévoit un meilleur échange des informations en matière de blanchiment et d´évasion fiscale. Une des applications immédiates de cet accord est que la France peut désormais traquer jusqu´en Chine continentale ses ressortissants soupçonnés d´évasion fiscale. A terme Hong Kong et Macao, où les législations sont en cours de modification, seront également concernés.
Sophie Creusillet