« Si elle devait adhérer à l´UE, l´Islande serait bien avisée de demander à entrer dès que possible dans la zone euro, de façon à profiter de ses avantages économiques », peut-on lire dans l´étude que l´Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a publié, le 2 septembre, sur ce petit pays frappé avec une rare violence par la crise financière mondiale. Sibylline, l´adhésion précédant en principe l´intégration à la zone euro, cette formule prend soin de ne pas aborder trop frontalement un sujet hautement sensible dans l´opinion publique islandaise.
D´autant que le sentiment d´indépendance des Islandais a déjà été malmené par l´approbation par le Parlement, fin août, d´un projet de loi visant à rembourser à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas les 3,5 milliards d´euros réclamés par ces deux pays suite à l´effondrement du système financier de l´île. Le gouvernement islandais avait déjà donné, fin juin, son feu vert pour le paiement de cette somme, provoquant l´ire d´une partie de la classe politique et de l´opinion publique.
Indépendance coûte que coûte ou le pragmatisme ? Les experts de l´OCDE penchent pour la deuxième option, arguant que la stabilité monétaire induite par une intégration à la zone euro permettrait à l´économie du pays de repartir. La candidature islandaise à l´adhésion à l´Union européenne a été confirmée, le 27 juillet, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des 27. La décision finale reviendra aux Islandais, qui seront consultés par referendum.
D´ici là, l´Islande se sera un peu plus enfoncée dans la récession. Selon les prévisions de la Banque centrale islandaise, le PIB devrait se contracter de 9 % sur l´ensemble de l´année et perdre 2 % supplémentaires en 2010.
Sophie Creusillet