Le secteur semencier est dominé par une poignée de géants mondiaux. Derrière les deux dominants américains que sont Monsanto (25 % de parts de marché) et Pioneer Hi-Breed (filiale du groupe chimique DuPont de Nemours, 15 %), arrive le suisse Syngenta (né de la fusion des divisions agrochimiques d´AstraZeneca et de Novartis, 9 %).
Vilmorin (filiale de Limagrain à environ 70 %) est le seul français présent dans ce groupe de tête à la quatrième place avec 5 % de parts de marché. Puis arrivent les deux allemands Bayer et KWS avec une part de marché respective de 3 %. Les groupes étrangers travaillent aussi dans le secteur des herbicides et des pesticides.
Les trois activités de Vilmorin sont les semences de grandes cultures, les semences potagères et les produits de jardins. Selon son chiffre d´affaires 2008-2009, rendu public le 7 octobre 2009, Vilmorin a réalisé un chiffre d´affaires de 1,002 milliard d´euros. Celui-ci provient des semences potagères (40 %), des cérales (37 %), des oléoprotagineux (8 %), des autres semences de grandes cultures (4 %), et des autres produits (11 %). L´activité s´est répartie entre l´Europe (58 %), les Amériques (24 %), l´Asie-Océanie (9 %), et l´Afrique-Moyen Orient (9 %).
Evidemment, la domination essentiellement nord-américaine comporte des risques du fait de l´utilisation de semences modifiées génétiquement et le recours massif aux OGM. Mais quelques sociétés françaises prouvent que ce n´est pas une fatalité. C´est le cas du groupe Laboulet. Entreprise familiale depuis 1885, elle est spécialisé sur des niches comme les semences fourragères et les semences légumineuses. Refusant la recherche OGM, c´est par la sélection qu´elle améliore la productivité et la résistance des graines. Elle est aussi présente en Allemagne, en Italie et en Argentine. A une échelle bien plus locale, de petites sociétés comme Pouchain-Bourdon dans le Pas-de-Calais se battent pour défendre les semences de fermes.
Jean-François Tournoud