Les 1000 entreprises sélectionnées par le cabinet Booz & Company dans le cadre de son étude annuelle « panel Innovation 1000 » ne sont pas les plus mal loties en matière d´innovation puisqu´il s´agit des 1000 entreprises cotées en bourse ayant le plus investi dans la R&D en 2008. Pourtant, même ces entreprises les plus en pointe (elles représentent 80 % des dépenses de R&D dans le monde) ont réduit leurs dépenses. Si le total de leurs investissements a bondi de 5,7 % à 532 milliards de dollars, entre 2007 et 2008, cette croissance reste inférieure au taux de croissance annuel moyen sur cinq ans (7,2 %).
Sans grande surprise, Toyota conserve la tête du classement, suivie de Nokia, Roche, Microsoft, General Motors, Pfizer, Johnson & Johnson, Ford, Novartis et Sanofi-Aventis, seule entreprise française présente dans le Top 20. Alcatel-Lucent se classe 30ème, Peugeot 44ème, Renault 48ème, France Telecom 88ème, L´Oréal 128ème et Alstom 133ème. Par pays, les Etats-Unis tiennent la pole position avec la moitié des entreprises du Top 10, suivis par le Japon, l´Allemagne et la France. Toutes les régions du monde ont accru leurs dépenses en R&D, mais à un rythme plus lent qu´avant le début de la crise.
Une crise dont l´impact varie en fonction des secteurs. La première place de Toyota ne doit ainsi pas faire oublier les affres que traverse actuellement l´industrie automobile en matière d´innovation. Selon l´étude de Booz & Company, 60 % des constructeurs du panel ont réduit leurs dépenses en R&D, contre seulement 25 % l´an passé. Situation inverse du côté des développeurs de logiciels et des sociétés Internet. Selon les analystes de Booz & Company, ces dernières « ont clairement envisagé la récession comme une opportunité à saisir ». Elles consacrent 11,4 % de leur chiffre d´affaires à l´innovation. Seules les entreprises œuvrant dans le secteur de la santé consacrent une plus grande part de leur chiffre d´affaires (12 %) à des projets de R&D.
Reste à savoir si l´évaluation des capacités d´innovation d´une entreprise se réduit à l´addition de ses dépenses en la matière. Pour reprendre la remarque d´un cadre dirigeant de IBM, cité par Booz & Company, « en matière de renforcement de l´innovation il ne s´agit pas de dépenser plus de dollars, mais de savoir comment on les dépense.
Sophie Creusillet