La France, le Royaume-Uni, l´Irlande, la Suède, le Danemark, l´Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg ont signé lundi dernier à Bruxelles une déclaration commune visant à développer un réseau d´éoliennes offshore dans « les mers du Nord ». Objectif : les relier entre elles, les premiers raccordements devant être réalisés en 2015. Une initiative qui pourrait dynamiser le secteur éolien français, loin d´être en pointe, selon un rapport du Centre d´analyse stratégique (CAS), paru fin novembre.
En effet, selon les analystes du CAS, le secteur éolien français souffre d´un manque d´entreprises leaders : « Vergnet, seul constructeur français, est loin d´être majoritaire sur le marché français, avec moins de 10 % de part de marché ». En revanche, le réseau des sous-traitants français est dynamique : « Souvent oubliés, les sous-traitants français sont néanmoins nombreux et bien implantés au niveau international : Aérocomposite Occitane, Rollix Defontaine, Carbone Lorraine, Areva T&D, CDE SA, SIAG, SPIE, Laurent SA, etc. »
Autre constat du CAS : le manque de personnels qualifiés. Selon le rapport du CAS, 90 % des emplois du secteur se situent dans la distribution et l´installation, le reste des effectifs se répartissant entre la maintenance et la fabrication. « Avec cette ventilation des emplois, souligne le CAS, le développement attendu de la filière risque de profiter – sans mesures d´industrialisation adéquates – davantage aux industries étrangères, déjà bien implantées et compétitives ».
Cependant, la France a une carte à jouer dans ce secteur à fort potentiel, en particulier à l´international. Pour le CAS, « à l´instar de l´Allemagne ou encore du Danemark, la France a tout à gagner à développer une industrie qui exporte une technologie de pointe ».
Sophie Creusillet