Malgré une croissance économique de 5 % par an en moyenne depuis 2000 (7,3 % en 2008), le Ghana demeure un pays pauvre. Comme d´ici 2015 le voisin de la Côte d´Ivoire vise à devenir un pays à revenu intermédiaire (au moins 765 dollars de revenu par habitant), il « doit créer de la valeur ajoutée », expliquait, le 4 décembre à Paris, la ministre du Commerce et de l´Industrie Hannah Tetteh.
Deuxième producteur mondial de cacao derrière la Côte d´Ivoire, le Ghana possède « la meilleure qualité », assurait la ministre de cet Etat d´Afrique de l´Ouest, dont l´objectif est de produire un million de tonnes par an rapidement et d´en transformer la moitié sur place en attirant les investisseurs. Son sous-sol est également riche en produits miniers. L´or a ainsi permis d´engranger 2,2 milliards de dollars d´exportations en 2008, alors que le cacao a apporté 1,5 milliard de dollars.
La valorisation des ressources locales est d´autant plus indispensable que les exportations nationales étaient juste supérieures à la moitié des importations, qui s´élevaient à 10,2 milliards en 2008. C´est pourquoi Accra, qui a réalisé un million de tonnes de bauxite en 2007, voudrait encore produire de l´aluminium. « D´ici 2015, nous devrons donc augmenter notre capacité de production électrique pour l´industrie et la consommation domestique de 2 000 à 5 000 mégawatts », soulignait à Paris Hannah Tetteh.
Par ailleurs, du pétrole offshore a été découvert. Les premières retombées économiques sont attendues fin 2010, ce qui permettrait aussi d´alléger une facture pétrolière assez lourde (2,35 milliards de dollars en 2008). Déjà soutenu par les bailleurs de fonds, le Ghana pourrait donc mener les chantiers prioritaires dans les infrastructures (rail, télécommunications…), la construction (logement, bureau…) ou encore la distribution d´eau.
François Pargny