Douze contrats d´un montant total de 6,3 milliards d´euros, selon Matignon, ont été signés dans les domaines de l´aéronautique, du nucléaire, de l´environnement et des échanges culturels à l´occasion de la visite officielle de deux jours en Chine de François Fillon qui s´achève ce soir.
Dans le domaine aéronautique Safran, via sa coentreprise avec General Motors (CFM), a décroché un contrat pour la fourniture des moteurs du C919, le futur concurrent chinois de l´Airbus A320 et du Boeing 737. Un contrat d´un montant total de 10 milliards d´euros. Autre opération de taille : la création d´une joint venture entre EDF et son homologue chinois CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Company) pour l´exploitation de la centrale de Taishan, actuellement en cours de construction et qui doit accueillir deux réacteurs EPR, dont le premier doit entrer en service en 2013. C´est Areva qui fabriquera ces deux réacteurs grâce à la création d´une joint venture avec CGNPC. Baptisée Wecan, elle sera opérationnelle début 2010.
La signature de ces gros contrats, qui bénéficieront également aux PME sous-traitantes françaises, survient juste après la fin du sommet de Copenhague et de ses polémiques, plusieurs pays ayant imputé l´échec de ce sommet sur le climat à l´obstruction de l´Inde et de la Chine. C´est le cas de la France dont la secrétaire d´Etat à l´Ecologie, Chantal Jouanno, a regretté dimanche « l´attitude totalement fermée de la Chine et de l´Inde ». Autant dire que le premier Ministre français a dû marcher sur des œufs lors de sa visite…
Il a ainsi soigneusement évité d´émettre la moindre critique sur l´attitude de la Chine à Copenhague et a appelé la Chine, dont 75 % de l´électricité est produite à partir du charbon, à « décarboner » son économie. Et à le faire en partenariat avec la France. En gage de bonne volonté, Paris a annoncé hier la création, au sein d´une des universités de Canton, d´un cursus de formation d´ingénieurs nucléaires chinois parrainés par des industriels français. L´Agence française de développement (AFD) va également financer en Chine plusieurs projets de réduction de gaz à effet de serre.
Clairement, la délégation française a joué la carte du développement durable, évitant soigneusement de fâcher Pékin et préférant parier sur l´avenir.
Sophie Creusillet