L´Afrique du Sud balance entre optimisme et prudence. La Coupe du Monde de football, qui s´y tiendra du 11 juin au 11 juillet, est une aubaine pour un pays ayant subi un recul de 2,2 % de sa croissance économique l´an dernier. Les Nations Unies prévoient + 3,1 % à la fin de l´année en cours. L´Afrique du Sud a engagé des investissements lourds, de l´ordre de 1,3 milliard de dollars, pour construire ou rénover dix stades, moderniser des aéroports et améliorer le réseau ferroviaire et routier.
D´après la société de conseil Grant Thornton, la Coupe du Monde devrait coûter environ 1,2 milliard d´euros et rapporter à l´économie sud-africaine quelque 2 milliards, soit un gain de 800 millions. Cette manifestation planétaire attirerait aussi trois millions de visiteurs et créerait 159 000 emplois. Elle pourrait encore contribuer à la relance des exportations. Su Birch, la directrice de Wines of South Africa (Wosa), estime ainsi que la hausse des exportations de vins devrait osciller entre 10 à 15 % cette année.
L´image de l´Afrique du Sud auprès des investisseurs étrangers devrait aussi bénéficier du déroulement sur place de la première compétition planétaire dans le football. Comme le rapporte le magazine Le MOCI dans son dernier numéro « Gérer le risque export » (N°1858 du 21 janvier), les assureurs crédit ont revu à la baisse le risque Afrique du Sud (voir tableau des notes page 7). Le cabinet de recherche économique TAC invite, toutefois, à la prudence, car « le risque de défaillance d´entreprises reste élevé » (page 12).
Faute d´une consommation suffisante, le secteur privé a reporté ses achats d´équipement. Et la banque d´investissement et de gestion du patrimoine Nomura estime que la consommation va rester morose. C´est pourquoi, si la Coupe du Monde devrait générer un gain de 0,7 point de croissance économique, selon elle, il ne faut pas s´attendre à une « reprise complète » de la consommation avant 2011, « année où l´emploi devrait repartir à la hausse ».
François Pargny