L´entreprise australienne, qui commercialise des vêtements, de la bagagerie et des combinaisons de surf a, moins que d´autres, souffert de la crise. Son chiffre d´affaires en Europe a doublé en cinq ans, passant de 60 à 123 millions d´euros entre 2003 et 2008. En 2009, ce chiffre reculait à peine (110 millions).
Rip Curl souhaite donc à la fois réduire ses coûts logistiques et rationaliser sa distribution. En amont, l´australien fait fabriquer ses produits par quelque 130 usines situées pour l´essentiel en Asie (2/3 en Asie du Sud-Est, 1/3 en Turquie et au Bangladesh). En aval, la société se déploie sur 3500 points de ventes en Europe au sens large, du Portugal à la Sibérie. Mais l´essentiel du business se fait toujours à l´Ouest, notamment via 800 points de ventes en Espagne et 900 en France.
Les flux représentent un peu plus de 600 conteneurs EVP (équivalents 20 pieds) par an. Quelque 95 % des volumes arrivent par bateau au Havre. La plus grande partie de ces conteneurs (500) rejoignent Bordeaux par le train. Rip Curl travaille avec deux transitaires (Graveleau et Saga), qui sont mis en compétition sur les prix.
Pour irriguer son réseau commercial européen, Rip Curl utilise jusqu´à ce jour deux entrepôts localisés en France : un de 6 500 m² à Hossegor et un autre de 1 500 m², déporté et confié à un logisticien extérieur, qui exécute une prestation globale, de la réception de la marchandise à la préparation de commandes.
« On avait un problème de capacité, l´un et l´autre site ne permettaient plus de traiter assez de marchandises, explique Baptiste Caulonque, directeur général Europe de Rip Curl, « et cette dispersion sur deux sites pénalisait notre productivité et nos coûts logistiques. Particulièrement sur la partie externalisée qui nous coûtait près de 50 % de plus qu´en interne ».
Voilà pourquoi le groupe australien, se réapproprie en interne une partie de sa logistique et décide de centraliser ses flux européens sur un seul point : la plateforme de Saint-Geours-de-Maremne (dans les Landes), soit 13 100 m² d´entrepôts détenus et gérés par la groupe américain Prologis. Un s´agit d´un site flambant neuf, peu énergivore (toit photovoltaïque, isolation, éclairage basse consommation…).
La capacité de stockage totale est de 28 000 m² sur trois niveaux (15 m sous plafond). Rip Curl y a déjà investi quelque 1,5 million d´euros (hors achat foncier et construction) et s´est gardé une réserve foncière pour ouvrir une troisième cellule. Son bail est de 9 ans. Avec son nouveau dispositif logistique, le groupe compte réduire de 10 à 15 % ses coûts logistiques.
Gilles Naudy