[Article partenaire] Avec près de deux décennies d’expérience dans la traçabilité de la chaîne du froid, un marché en pleine croissance, Patrick Poulet, fondateur de Kelvin Solutions et associé dans Verigo, incarne l’expertise d’une petite entreprise à l’envergure mondiale.
Sans la prétention d’une multinationale, il a su développer une présence sur plusieurs continents tout en restant fidèle à un modèle agile et proche de ses clients. Alors que 20 % des produits thermosensibles sont perdus chaque année à cause d’un mauvais suivi des températures, il œuvre pour renforcer la traçabilité et la fiabilité des solutions logistiques à l’international. De l’Europe à l’Asie en passant par les Amériques, il nous raconte son histoire et sa vision de ce secteur stratégique pour les exportateurs. La traçabilité est au cœur de son métier, garantissant la qualité et la sécurité des marchandises dans les échanges internationaux.
Q : Patrick, comment avez-vous débuté dans ce secteur si spécifique de la chaîne du froid ?
R : Les hasards de la vie m’ont conduit à cette aventure : alors que j’étais responsable export dans une PME, un ancien collègue suisse m’a proposé de participer à l’implantation en Europe d’une PME néo-zélandaise spécialisée dans la traçabilité de la chaîne du froid. À l’époque, ce marché était encore à défricher et beaucoup restait à inventer. Quinze années plus tard j’étais associé dans une petite unité de production d’enregistreurs de température dans le Tessin. Mais en 2020, avec les années COVID, j’ai pris un nouveau tournant : je me suis séparé de mes associés Suisses, j’ai créé Kelvin Solutions, spécialisée dans les enregistreurs à usage unique, et j’ai repris avec une associée la société Verigo, une start-up Américaine spécialisée dans les enregistreurs de température Bluetooth. Depuis, je mène de front l’activité des deux sociétés aux activités complémentaires, toutes deux très actives dans la traçabilité de la chaine du froid.
Q : Quels sont les principaux défis dans votre secteur ?
R: Le principal défi est de concevoir et de commercialiser des appareils d’une fiabilité irréprochable. Dans la chaîne du froid, nous n’avons qu’une seule chance pour enregistrer la température. Si une prise de mesure est ratée ou qu’une excursion de température n’est pas détectée, l’événement est perdu à jamais, sans aucune possibilité de revenir en arrière.
Je travaille dans deux mondes aux exigences très spécifiques :
- L’agroalimentaire, où les enregistreurs surveillent des conteneurs réfrigérés transportant des denrées alimentaires fraîches ou surgelées sur de longues distances. La traçabilité est essentielle pour éviter le gaspillage et garantir la sécurité sanitaire des aliments.
- Les produits pharmaceutiques, où la moindre variation de température peut compromettre l’efficacité d’un vaccin ou d’un médicament. Ici, les enregistreurs sont des outils de conformité incontournables, avec des exigences réglementaires strictes.
Dans les deux cas, l’enregistreur joue un rôle critique : il doit être fiable, précis et robuste, quelles que soient les conditions de transport. Cela doit se faire tout en respectant un cahier des charges strict, notamment en termes de coût.
Un autre défi est lié au recyclage des enregistreurs. Ces appareils, souvent à usage unique, doivent être récupérés et recyclés lorsque c’est économiquement et écologiquement viable. J’y consacre des ressources importantes, car cette démarche est essentielle pour réduire notre impact environnemental.
Q : Vous avez également un riche parcours dans l’exportation. D’où vous vient cette passion ?
R : L’export offre des perspectives professionnelles extraordinaires, mais c’est aussi une activité très exigeante qui nécessite patience et rigueur. Dès les années 90, j’ai occupé des postes de responsable export. À l’époque, j’ai passé énormément de temps à développer des réseaux de distributeurs en Asie et au Moyen-Orient, surtout au Japon, où les occidentaux étaient encore rares. Cette expérience m’a permis de comprendre les subtilités des marchés internationaux, ce qui me sert encore aujourd’hui.
Q : Votre activité est atypique, entre production et exportation mondiale. Comment gérez-vous cette organisation complexe ?
R : Mes journées sont divisées en trois parties : le matin pour l’Asie, la journée pour la France, et le soir pour les Amériques. Nous travaillons sur plusieurs fuseaux horaires et devises, et je m’appuie sur un réseau de distributeurs internationaux. Une partie des appareils que je commercialise sont fabriqués en France (les enregistreurs Verigo) et les autres sont produits en Asie – j’espère pouvoir un jour prochain regrouper toute la production en Europe.
Q : Quels sont les principaux défis techniques dans votre secteur ?
R : Le défi principal est de concevoir des appareils robustes, capables de fonctionner dans des conditions extrêmes, parfois pendant des mois à des températures négatives. Il faut aussi réduire le risque de panne à zéro, ou s’en approcher, et pouvoir garantir l’intégrité des données procurées par les enregistreurs. Un autre enjeu est justement la gestion de ces données. Trop d’informations inutiles peuvent noyer l’essentiel. Nos clients doivent pouvoir identifier et analyser rapidement ce qui impacte vraiment la qualité et les coûts.
Q : Quels conseils donneriez-vous aux exportateurs de produits sensibles à la température ?
R : Identifier le besoin réel est primordial : a-t-on besoin de données en temps réel, ou est-ce suffisant d’avoir un enregistrement accessible après coup ? Faut-il profiter de l’enregistreur pour géolocaliser la marchandise suivie ? L’évolution des technologies permet aujourd’hui de faire énormément de choses, mais encore faut-il déterminer ce qui est réellement nécessaire et quelles ressources y allouer.
On peut, par exemple, utiliser un enregistreur géolocalisable qui transmet des données en direct, mais cela représente un budget bien plus important qu’un enregistreur USB classique. Il s’agit donc d’un équilibre entre le niveau de surveillance souhaité et le coût que l’entreprise est prête à supporter. Chaque exportateur doit évaluer ses priorités et choisir la solution qui correspond le mieux à ses contraintes logistiques et financières. C’est à ce niveau-là que je peux avoir de la valeur ajoutée pour l’exportateur en l’aidant à choisir la solution de traçabilité la mieux adaptée à ses besoins.
Q : Comment envisagez-vous l’avenir du suivi de la chaîne du froid ?
R : L’avenir du suivi de la chaîne du froid est conditionné par des avancées technologiques majeures qui rendent les appareils de plus en plus performants et communicants. La généralisation des technologies sans fil, comme le Bluetooth, permet aujourd’hui d’avoir des enregistreurs connectés, fiables et abordables, offrant un suivi précis des températures en temps réel ou en différé. Par ailleurs, l’intégration des données via API facilite l’interopérabilité entre différents systèmes et simplifie la gestion des informations pour les exportateurs.
Chez Kelvin Solutions, nous travaillons actuellement sur le développement d’un Cloud interopérable, conçu pour centraliser les données issues de différents enregistreurs, y compris ceux de Verigo et d’autres systèmes. Ce projet vise à offrir aux entreprises un accès simplifié à leurs données et à améliorer la réactivité face aux variations de température. En intégrant ces technologies, nous nous inscrivons dans une vision d’avenir où la traçabilité devient plus fluide, accessible et proactive, permettant ainsi aux exportateurs de mieux gérer la chaîne du froid et de réduire les risques liés aux écarts de température. Affaire à suivre dans les prochains développements !
Pour en savoir plus sur Kelvin Solutions, rendez-vous sur leur site internet ou prenez directement contact par mail via [email protected].
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