La Commission européenne a annoncé le 30 janvier qu’elle va injecter 1,25 milliard d’euros de subventions au titre du Mécanisme pour l’interconnexion en Europe (MIE) à 41 projets d’infrastructures énergétiques transfrontalières, qui ont obtenu le statut de projets d’intérêt commun et de projets d’intérêt mutuel (PIC et PMI) en 2024 au titre du cadre d’action des réseaux transeuropéens d’énergie (RTE-E). Plusieurs de ces projets impliquent des acteurs français.
Cette annonce fait suite à l’adoption par les États membres d’une proposition de financement de la Commission à la suite de la réunion du comité de coordination du MIE du 28 janvier 2025. D’après la Commission, lancé en avril 2024, il s’agit du plus important appel à propositions dans le cadre de l’actuel programme MIE Énergie, tant en termes de demandes reçues que de financements accordés, et il va au-delà du budget indicatif initial de 850 millions d’euros (M EUR) de l’appel. Il s’agit également du premier appel au titre du règlement RTE-E révisé, qui comprend des projets de réseaux d’hydrogène et d’électricité en mer.
Ces investissements transfrontaliers dans les infrastructures énergétiques s’inscrivent également dans la suite des recommandation du rapport Draghi, qui les jugent « essentiels pour garantir la compétitivité de l’Europe », contribuant à la réalisation des objectifs de l’UE en matière d’intégration des marchés de l’énergie et de décarbonation du système énergétique.
41 projets de travaux et d’études sélectionnés
Dans le détail, le financement est alloué à cinq propositions de travaux et 36 études. Près de 750 M EUR de ce financement sont destinés à 8 projets de réseaux électriques, dont des réseaux électriques offshore et intelligents.
La subvention la plus importante, d’un montant de 645 M EUR, soutiendra le projet Bornholm Energy Island pour la construction d’une interconnexion hybride innovante, la première du genre, en mer Baltique, qui permet à la fois de relier le Danemark et l’Allemagne et d’intégrer 3 GW de capacité de parc éolien offshore.
Une autre subvention de près de 33 M EUR pour des travaux de construction sera accordée à Danube InGrid, un projet transfrontalier d’électricité intelligente entre la Hongrie et la Slovaquie qui intégrera les énergies renouvelables et équilibrera plus efficacement le système. Les 6 autres projets, situés en Belgique, en Bulgarie, au Danemark, en France, en Slovaquie et en Espagne, recevront des subventions pour des études de soutien.
Des études d’infrastructures hydrogène
Pour contribuer à la décarbonation de l’industrie européenne, les infrastructures d’hydrogène bénéficieront de subventions pour 21 études de développement d’un montant total de plus de 250 M EUR. Il contribuera à atténuer les risques d’investissement associés à ce marché naissant et complétera le cadre d’action en matière d’hydrogène introduit dans le paquet sur le marché de l’hydrogène et du gaz décarboné.
Ces subventions sont destinées à des projets en Allemagne, en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Espagne, en Estonie, en Finlande, en France, en Grèce, en Italie, en Lituanie, en Lettonie, en Pologne, au Portugal et en Suède : notamment le projet BarMar-H2med entre l’Espagne et la France, les projets de base en Italie, au Portugal et en Espagne, ainsi que les corridors et routes d’hydrogène dans la région de la Baltique.
Stockage de CO2
Par ailleurs, un financement de 250 M EUR soutiendra la construction de trois projets et le financement de neuf études préparatoires à des infrastructures de stockage de CO2.
L’installation de stockage de Prinos, dans le nord de la Grèce, recevra près de 120 M EUR, contribuant ainsi à la première chaîne de valeur de capture et de stockage du carbone dans la région du sud-est de la Méditerranée. Une deuxième subvention, d’un montant de 55 M EUR, est destinée aux travaux de construction de l’installation de stockage de CO2 L10 de la mer du Nord sur le plateau continental néerlandais.
Une troisième subvention, d’un montant d’un peu moins de 12 M EUR, sera attribuée à l’installation Norne CO2 au Danemark. Les projets de CO2 financés par le MIE devraient contribuer à l’objectif de 50 millions de tonnes de capacité annuelle d’injection de CO2 d’ici 2030, comme le souligne le Net Zero Industry Act.
Quelles vont être les prochaines étapes ?
D’après le communiqué de la Commission, l’adoption formelle de la décision d’attribution voté le 28 juin suivra dans les semaines à venir. L’Agence exécutive européenne pour le climat, les infrastructures et l’environnement (CINEA) préparera ensuite des conventions de subvention avec les bénéficiaires. Le prochain appel à propositions du MIE Énergie pour les infrastructures énergétiques est prévu pour 2025.
Pour accéder à l’intégralité de la liste des 41 projets, consulter le communiqué de presse de la Commission : cliquez ICI.