Les deux plus gros clusters européens en nano-électronique, basés à Grenoble (avec les deux piliers Minalogic et Minatec) et à Dresde en Allemagne, se sont rencontrés à Bruxelles ce vendredi 5 mars, dans le cadre d´un forum organisé par SEMI International, l´organisation professionnelle qui regroupe les industriels du secteur de par le monde. Avec la volonté affichée de faire front commun face à la concurrence venue, notamment, d’Asie.
Il y a urgence pour les deux pôles, complémentaires au niveau de leurs atouts, de collaborer étroitement dans un avenir proche car chacun d´eux draine entre 30 à 40 000 emplois dans la filière. En Allemagne comme en France, la désindustrialisation du secteur est à l´œuvre. La concurrence jugée déloyale des Asiatiques, qui subventionnent allègrement leurs industriels, en est l´une des explications selon les promoteurs de cette initiative. « En France, en dehors des 250 entreprises du bassin grenoblois autour de Minatec, il y a encore quelques points à sauvegarder. Il faut aussi reconfigurer le paysage. Le CEA Leti y travaille actuellement» a déclaré Nicolas Leterrier, délégué général de Minalogic, le pôle de compétitivité français d´envergure internationale dédié aux nano-technologies.
L’objectif des pôles français et allemand serait d’ atteindre une masse critique pour devenir compétitif à l´échelle mondiale, de renforcer leurs synergies, leur visibilité et lisibilité, de développer les coopérations entre industriels -à l´instar des sociétés californienne AMD (installée à Dresde) et française Soitec (dont le siège est à Grenoble)-, au niveau de leur R&D, et des organismes de formation. Des projets très pragmatiques s´ébaucheront d´ici 6 mois.
« On ne peut pas faire de fabless dans ce secteur. L´Europe commence tout juste à comprendre qu´il faut soutenir le manufacturing» a déclaré Geneviève Fioraso, députée et chef de la délégation grenobloise venue à Bruxelles faire du lobbying.
Séverine Cattiaux