Bonne nouvelle pour les nouveaux actionnaires privés de Systra : le groupe d’ingénierie et de conseil longtemps co-détenu par la SNCF et la RATP vient d’annoncer de nouveaux contrats internationaux aux États-Unis et au Maroc dans le cadre de chantiers de lignes à grande vitesse (LGV) au moment où ses actionnaires historiques ont cédé la majorité du capital aux investisseurs français Latour Capital et Fimalac.
Le groupe d’ingénierie ferroviaire spécialiste des lignes à grande vitesse (LGV) Systra vient d’annoncer deux nouveaux gros contrats décrochés au même moment dans deux marchés stratégiques pour les lignes à grande vitesse (LGV), dont il revendique le leadership mondial.
Aux États-Unis, en groupement avec l’espagnol Typsa, le groupe français a remporté le contrat pour l’ingénierie du tronçon central du projet de LGV reliant, sur 275 km, Merced à Bakersfield, en Californie. Systra sera responsable des études des voies et de la caténaire de cette ligne. D’après le groupe, « ce sera la première ligne nouvelle complète lancée aux États-Unis, et l’épine dorsale du futur réseau à grande vitesse californien ». Ce nouveau contrat s’ajoute à un précédent signé en novembre 2022 par l’intermédiaire du Canadien Stantec pour la réalisation des études d’exécution des infrastructures de cette même LGV entre Merced et Madera.
Au Maroc, cette fois-ci en groupement avec les français Egis et le groupe de génie civil marocain Novec, Systra a signé un contrat d’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) pour l’extension de la LGV entre Tanger et Kenitra jusqu‘à Marrakech. « Cette nouvelle infrastructure permettra la circulation de trains à 320 km/h sur 430 km de LGV nouvelles, plaçant le réseau ferroviaire du Maroc parmi les plus modernes et performants au monde » précise le groupe français. La ligne devrait être inaugurée fin 2029, soit un an avant la coupe du monde de football de 2030, dont le Maroc est un des pays d’accueil avec l’Espagne et le Portugal. Le marché marocain n’est pas nouveau pour Systra qui a déjà travaillé sur la première LGV mise en service en 2018, comme maître d’œuvre du plus long tronçon de génie civil et assistant à maîtrise d’ouvrage pour la conduite des opérations de l’ensemble des équipements ferroviaires et électromécaniques.
Ces deux contrats, outre qu’ils confirment la bonne dynamique du fleuron français sur ce marché porteur des LGV sau niveau mondial, arrivent au meilleur moment : ses actionnaires historiques, la SNCF et la RATP, viennent en effet de céder la majorité de leurs parts à la société de gestion d’actif Latour Capital et le holding familial Fimalac, ne conservant que 20 % chacun. Sans compter l’effet positif sur l’image du groupe alors que celui-ci lorgne sur plusieurs grands projets d’infrastructure en cours d’émergence ailleurs dans le monde, en particulier en Arabie Saoudite, autour de la ville nouvelle « verte » de Neom.
Systra, actif dans 80 pays, a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros. Il compte 10 700 collaborateurs et s’est affirmé non seulement comme un spécialiste des LGV, mais aussi un acteur français incontournable dans le marché des métros : Systra se targue notamment d’avoir été impliqué dans près d’une ligne de métro sur deux dans le monde, de Sidney à Mumbai en passant par Dubaï. L’ambition affiché de sa direction, dont en premier lieu son président du directoire Pierre Vierzat, avec l’arrivée de nouveaux actionnaires et le renforcement de sa solidité financière, est de doubler son chiffre d’affaires dans les six ans à venir tout en confortant sa position mondiale.
C.G