A rebours des discours déclinistes sur la domination commerciale chinoise, le dernier classement des 100 premiers ports à conteneurs dans le monde, dressé par Lloyd’s List*, montre qu’il n’en est rien. La volonté des Etats-Unis et de l’Europe de réduire leur dépendance à la Chine ne se traduit pas dans les faits et les volumes conteneurisés transitant par les ports chinois continuent de progresser.
Grippée, la machine à exporter chinoise ? La volonté de l’Europe et de l’Amérique du Nord de réduire leur dépendance vis-à-vis de l’ex-Empire du Milieu et de dynamiser leurs industries locales ne se traduit pas (encore) dans les faits, selon l’étude du trafic des porte-conteneurs dans les 100 plus grands ports du monde One hundred ports de la revue spécialisée britannique Lloyd’s List*.
De fait le top 10 est toujours largement dominé par les infrastructures chinoises avec 7 ports dans ce peloton de tête comprenant également Singapour, Dubaï (Émirats arabes unis) et Hong-Kong. Rotterdam, premier port européen de ce classement est sorti de ce top 10 et se classe désormais au 12e rang, tandis que Dubaï, en progrès de places cette année, fait son entrée au 9e rang. Signe de la vitalité des ports chinois, c’est celui de Jiaxing (au Sud-Ouest de Shanghai) qui a enregistré la plus forte progression passant en un an de la 75e à la 58e place.
La Chine truste plus de 40 % du top 10
Ainsi, selon Lloyd’s List, la part de la Chine dans le trafic des 100 plus grands ports du monde a atteint 41,3 % l’an dernier, contre 40,2 % en 2022. Pour rappel, il y a 10 ans, cette part représentait 36,6 %. Les autres régions font la course loin derrière : le reste de l’Asie (26,6 %), l’Amérique du Nord (7,6 %) et l’Europe (7,3 %).
Les 10 premiers ports à conteneurs dans le monde en 2024
- Shanghai (Chine)
- Singapour
- Ningbo-Zhoushan (Chine)
- Shenzhen (Chine)
- Qingdao (Chine)
- Guangzhou (Chine)
- Busan (Corée du Sud)
- Tianjin (Chine)
- Dubaï (Emirats arabes unis)
- Hong-Kong
(Source Lloyd’s List)
Véritables baromètres du commerce international, les indicateurs sur les flux maritimes, dont celui-ci, montrent que l’hégémonie chinoise est partie pour durer, malgré les tentatives américaines et européennes de s’en dégager. A ce sujet, Linton Nightingale, rédacteur en chef adjoint de Lloyd’s List, a cependant estimé auprès de Bloomberg que « la guerre commerciale avec les États-Unis est la plus perturbatrice ». « Toutefois, les produits chinois entrent toujours aux États-Unis et souvent via d’autres économies émergentes comme le Mexique, le Vietnam ou l’Inde, pour contourner les droits de douane » a-t-il ajouté.
Sophie Creusillet
Pour consulter l’intégralité de l’étude 2024 (en anglais) One Hundred Port Box de Lloyd’s List, cliquez ICI