« Rebond, exception
danoise ». C’est en ces termes que François Collache, directeur des vins
et spiritueux de Sopexa (notre photo), a présenté le marché danois, à
l’occasion de la sortie, à Paris, le 23 mai, du 5e baromètre Wine Trade Monitor.
En ces temps de crise, aucun grand marché en Europe ne peut comme le Danemark
afficher un tel optimisme de la part de ses professionnels : importateurs,
grossistes, agents, distributeurs.
Alors que seuls 31 % des opérateurs de ce pays estimaient que
leurs ventes augmenteraient en 2012, cette année ce pourcentage est monté à 54
%. Parmi les tendances du marché, les vins rosés sont plébiscités, comme aux États-Unis, mais aussi le pinot noir, comme au Japon et au Canada, et encore le
bio et les vins de cépage.
Le vin bénéficie de la suppression des taxes sur la bière
« L’optimisme, retrouvé
après la crise, en 2011 était retombé en 2012, parce que le nouveau
gouvernement avait imposé de nouvelles taxes sur tous les alcools.
Résultat : les consommateurs réalisaient leurs achats en Allemagne. Mais
en 2013 l’optimisme des opérateurs est revenu parce que le gouvernement a fait
machine arrière », explique Peter-Esper Larsen, directeur du bureau de Sopexa
à Copenhague. En fait, seules les taxes sur la bière et les sodas ont été
supprimées. « Mais comme les Danois sont surtout de gros consommateurs de
bière, ils ne se déplacent plus en Allemagne et donc, depuis, les achats de vin
sur le marché domestique en profitent aussi comme la bière et les sodas »,
précise Peter-Esper Larsen.
Les exportateurs français peuvent
aussi être optimistes pour une autre raison. Leurs vins sont, en effet depuis
deux ans, les principaux bénéficiaires des tests d’échantillonnage réalisés à
l’initiative des journaux danois. « La France est surreprésentée dans les
résultats, assure le représentant de Sopexa. En 2012, 38 % des échantillons
venaient de France, alors que sa part de marché s’élève à 16 %. En comparaison,
l’Italie ne figurait qu’avec 16 % des échantillons. Et si maintenant nous
considérons les vins classés cinq et six étoiles, 49 % étaient d’origine
française contre 14,6 % seulement pour l’Italie ».
Les Français ont amélioré le rapport qualité-prix
L’explication serait la suivante :
les Français ont amélioré le rapport qualité-prix de leur offre. Peter-Esper
Larsen espère donc aujourd’hui que les consommateurs suivront les avis donnés
dans les journaux. Pour autant, la France devrait en profiter pour mieux
communiquer sur ses indications géographiques protégées (IGP). Le Nouveau Monde
(Californie, Argentine, Australie…) est parvenu à creuser son sillon dans
l’entrée et le moyen de gamme en jouant les cartes des cépages et des
bag-in-box (BIB), une spécialité scandinave.
Au Danemark, le BIB (une caisse
ou boîte avec une poche interne) représente le quart des conditionnements. Sa
part de marché monte même à 29 % dans les grands magasins et grandes surfaces
(GMS). « La France a ignoré le segment des cépages. Elle doit saisir aujourd’hui
les nouvelles opportunités avec les IGP », conseille ainsi le directeur du
bureau de Sopexa à Copenhague.
François Pargny