Le baromètre export 2024 de l’assureur-crédit belge Credendo met en exergue le fait que les exportateurs belges, comme la plupart de leurs homologues européens, sont inquiets de la détérioration du climat des affaires en raison des crises géopolitiques. Dans leur perception, le risque politique et le risque d’impayés sont en hausse.
Crises géopolitiques, coût de l’énergie, hausse du protectionnisme… Nos voisins les exportateurs belges partagent avec leurs homologues français un certain nombre de préoccupations quant à leurs perspectives à l’international.
Selon les résultats de son dernier baromètre export 2024, dévoilés par Credendo le 20 juin lors d’un webinaire, 88 % des répondants craignent que le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis aggrave les tensions géopolitiques et 83 % considèrent que le programme IRA (Inflation Reduction Act) américain et ses subventions massives aux industries de la transition énergétique risque d’affaiblir l’économie européenne. Ils sont par ailleurs 75 % à souhaiter une amélioration des relations entre l’UE et la Chine.
L’enquête pour établir ce baromètre a été menée au mois de mai auprès de 1064 entreprises belges, dont 419 ont répondu.
Un répondant sur trois parie sur une croissance nulle à l’export
Dans le contexte international incertain que l’on traverse, si la confiance dans l’économie globale reste forte, près de 1 sur 3 (32 %) estiment que leurs perspectives de croissance à l’export sont nulles, plus que ceux qui misent sur une croissance entre 5 et 10 % (26 %). Très peu sont ceux qui parient sur des taux de croissance plus forts à l’export.
Autres tendances significatives, l’évolution de la perception des barrières à l’exportation. Les exportateurs belges mettent en tête les coûts de production en Belgique, cités par 49 %, soit une hausse de 16 points par rapport à 2023. Dans ces coûts, l’énergie vient en premier (71 %) mais l’indexation des salaires sur l’inflation, effective en Belgique, est également mentionnée, de même que l’impact de la guerre en Ukraine (64 %) et la pénurie de main d’œuvre (57 %).
Les critères ESG sont « un actif à l’export »
La perception d’une montée du risque politique (guerre, expropriation, malaise social, non-transfert …) est également en hausse : 26 % le citent comme une barrière à l’exportation, soit 8 points de plus que l’an dernier. Par ailleurs, 43 % déclarent avoir du gérer des impayés ces derniers mois.
Si 27 % indiquent n’utiliser aucune couverture, ils sont plus nombreux à pratiquer le paiement d’avance (33 %), des garanties bancaires (27 %) et de l’assurance-crédit (25 % contre 20 % l’an dernier).
Conséquence d’une évolution de la hiérarchie des risques à l’export pour les exportateurs belges, le risque de rupture d’approvisionnement, très haut encore l’an dernier, est tombé à 53 % pour cette année. Et le risque climatique n’occupe plus les premières places et n’est cité que par 32 % des répondants, contre 50 % en 2022.
Pour autant, ces entreprises continuent à accorder beaucoup d’importance au sujet du risque climatique : 84 % disent qu’il faut en tenir compte dans ses décisions et 70 % que l’UE doit accélérer ses régulations dans le domaine. Enfin, 64 % considèrent que l’intégration de critères ESG (RSE) dans leur offre est un véritable actif à l’export.
Pour Nabil Jijakli, directeur-général de Credendo, les entreprises belges ressentent l’impact des crises géopolitiques mais sont « résilientes ». « On le voit à travers leur confiance dans l’économie globale et leur volonté de s’adapter » a-t-il conclu à l’issue de la présentation de ces résultats.
C.G