« Evitons de caricaturer, en opposant égoïsme allemand et laxisme français, car c´est un exercice dangereux », a prévenu d´entrée Jacques Dermagne, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), le 9 avril, à l´occasion de la 4e Conférence franco-allemande sur « la réalité de la coopération économique franco-allemande ».
L´ancien ministre faisait allusion au reproche adressé par Paris à Berlin, portant sur l´absence d´encouragement à la consommation domestique en Allemagne. Le gouvernement allemand, de son côté, pointe les déficits de l´Hexagone, jugés excessifs.
« Le principal enjeu de la zone euro » serait ainsi de « lever les obstacles à l´émergence de la demande domestique », selon la secrétaire d´Etat française au Commerce extérieur, Anne-Marie Idrac. La zone euro, remarque-t-elle, « a accumulé des déséquilibres de compétitivité depuis une décennie.
De son côté, l´Allemagne a réussi à l´export et « elle a raison d´en être fière ». Mais, ajoute la ministre, « la montée de l´euro a été modeste, en raison des déficits existant dans la zone. Une appréciation plus forte de l´euro aurait nui à un grand pays exportateur comme l´Allemagne ». « Français et Allemands doivent rechercher le compromis et privilégier la compréhension mutuelle », estime Ernst Burgbacher, secrétaire d´Etat auprès du ministre fédéral de l´Economie.
Le 12e Conseil des ministres franco-allemand, le 4 février, a montré que les deux Etats pouvaient donner l´impulsion nécessaire en matière de coopération. Anne-Marie Idrac se félicite, ainsi, d´une « vision ambitieuse » face à « la montée des pays émergents ». « L´agenda franco-allemand 2020 se nourrit de projets concrets », se réjouit, pour sa part, Ernst Burgbacher. Le premier véhicule électrique devrait ainsi circuler entre Strasbourg et Stuttgart à la mi-automne et un satellite de détection des gaz à effets de serre est prévu pour 2013-2014.
François Pargny