La filière française des infrastructures numériques, InfraNUm , et le gouvernement ukrainien ont signé aujourd’hui 10 avril un accord sur le Très Haut Débit dont les installations ont été lourdement endommagées depuis le début de la guerre. Une illustration de la nouvelle stratégie internationale de filière menée par cette organisation.
Philippe Le Grand, le président d’InfraNum et Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre ukrainien en charge de l’Innovation, du développement de l’éducation, des sciences, des technologies et de la transformation digitale de l’Ukraine ont signé un accord dans la continuité de la demande par la filière française d’une subvention de 756 000 euros au titre du Fasep (Fonds d’études et d’aide au secteur privé), octroyée le 29 février.
Cette somme doit permettre de financer les études préliminaires et un projet pilote, ainsi que la recherche anticipée des expertises et des financements nécessaires (partenariats publics-privés). La reconstruction en elle-même du réseau est quant à elle vocation à être réalisée par les acteurs locaux en Ukraine.
Dans le détail, une étude préliminaire, réalisée par des cabinets français avec des partenaires locaux, établira un état des lieux technique, juridique et institutionnel pour déterminer les limites et possibilités dans le contexte actuel, et pour quantifier les besoins en investissement. Elle débouchera sur l’anticipation des conditions de succès de ces projets d’infrastructures numériques, la définition de différents scénarios de financements et des modèles économiques sous-tendant l’exploitation de ces réseaux. Elle devrait débuter d’ici la fin avril.
Sept entreprises françaises impliquées
D’une durée de 8 mois, le projet pilote consistera à apporter une couverture réseau à très-haut débit sur une localité cible pertinente. L’objectif est de démontrer la faisabilité concrète du déploiement des infrastructures numériques en Ukraine.
Il sera mené par un consortium d’entreprises mené par le chef de file Grolleau (armoires et équipements télécoms) et réunissant également Stelogy (connectivité THD & réseaux, services IT), Netceed (distribution d’équipements télécoms), PCE Services (conception et construction de réseaux), Tactis (études et conseil en aménagement numérique des territoires), Sofrecom (conseil et ingénierie télécoms) et BG2V (cabinet d’avocats spécialisé en droit des affaires).
Les dommages aux infrastructures numériques ukrainiennes infligés depuis le début de la guerre estimés à 2,3 milliards de dollars (destruction ou détérioration des réseaux Internet des opérateurs de téléphonie fixe, des réseaux radios des opérateurs mobiles, des autres structures et équipements liés, soit environ 3 200 stations de télécommunications dont certaines ont pu être remises en service et plus de 60 000 km de fibre optique).
Le gouvernement ukrainien souhaite non seulement rétablir rapidement ses infrastructures de télécommunications, mais il entend également les moderniser pour soutenir son développement économique et social, notamment en créant un environnement plus propice aux start-up et à l’éducation.
Sophie Creusillet