Secteur clé de l’économie ukrainienne, les technologies de l’information ont représenté 6,7 milliards de dollars de revenus à l’export en 2023, selon un récent rapport de l’association Ukraine IT. Non seulement des entreprises étrangères ont toujours recours à des sociétés de services informatiques sur place, mais l’écosystème local est à la recherche de partenariats internationaux.
Même si elles ont accusé en 2023 une légère baisse de 0,6 % par rapport à 2022, les exportations de services informatiques ont représenté l’an dernier 4 % du PIB ukrainien, une part qui a été multipliée par 5,7 au cours des dix dernières années, selon le dernier rapport de l’association Ukraine IT. Aujourd’hui, plus de 40 % des services exportés par le pays relèvent de l’IT, une part en augmentation de 35 % depuis 2013. Le secteur représente à lui seul 13,2 % des exportations totales de biens et de services et 4 % du PIB.
Sans surprise, la CyberTech et la cybersécurité arrivent en tête des segments de l’écosystème tech actuellement en plein essor, suivis par l’IA et l’IoT, la HealthTech et l’AgriTech, l’EdTech et la GovTech et bien d’autres. Le secteur compte 2 300 entreprises, fait travailler 646 200 personnes (contre 194 000 en 2018) et peut compter sur un bon niveau de qualification : l’Ukraine se classe en effet au 15ème rang mondial en termes de compétences techniques selon une étude de Coursera.
Une mission de prospection en septembre prochain
Du côté des startups, le pays en dénombrait 2 600 en début d’année, dont plus de 200 établies depuis le début de la guerre. 90 % voient « un potentiel de croissance élevé dans le futur » et 62 % « voient leur avantage dans la flexibilité et la capacité à s’adapter aux circonstances changeantes », selon le rapport de l’association professionnelle citée plus haut.
Afin de découvrir les opportunités d’affaires dans ce secteur, la Chambre de commerce et d’industrie franco-ukrainienne organise les 23 et 24 septembre prochains une mission de prospection sur place. Au programme : réalité économique du secteur sur le terrain, évaluation des risques à l’investissement, développement d’un réseau local et rencontre avec des partenaires locaux. Par ailleurs, à l’instar de son édition 2023, le prochain salon Viva Tech accueillera une délégation de start-up ukrainiennes.
L’IT, un des axes de la coopération franco-ukrainienne
Ces actions sont organisées dans le cadre de l’accord signé en décembre 2022 par la France et l’Ukraine afin de développer la coopération dans le domaine numérique. Cette dernière vise à « délivrer des résultats rapides et concrets dans des domaines clefs pour la souveraineté et le développement numériques de l’Ukraine, dans les domaines de la cybersécurité, du financement des start-up, à travers des projets bilatéraux encourageant la coopération entre start-up françaises et ukrainiennes, et de la formation et de l’accompagnement de l’écosystème de start-up ukrainiennes, grâce à des actions conduites par Station F et des écoles de formation informatique comme l’Ecole 42 », résume un communiqué du ministère français de l’Economie.
La tech française est déjà bien présente en Ukraine. BlaBlaCar est implanté depuis 2014 et possède sur place un centre de R&D ainsi qu’une marketplace dédiée aux autobus. Ubisoft emploie 800 personnes à Kyiv. Alten a réalisé une acquisition en 2020 et NJJ Capital, société de Xavier Niel, deux dans les télécommunications : celle de l’opérateur mobile Lifecell et de l’opérateur national de services numériques DataGroup-Volia.
Si l’évolution de cette guerre demeure incertaine, il est toujours possible d’y faire des affaires en Ukraine. Et de participer à l’essor d’un secteur crucial pour son économie.
Sophie Creusillet