ETI familiale installée près de Marseille, Technicoflor, spécialiste de la conception de parfums à base de formulations naturelles et responsables, vient d’annoncer la création de nouvelles usines et l’ouverture de filiales en Chine et en Asie du Sud-Est. Objectif : mieux répondre aux besoins de marques locales sur des marchés en plein essor.
Un peu moins de trois ans après avoir investi 10 millions d’euros pour moderniser son usine historique d’Allauch, dans les faubourgs de Marseille, et doubler ses capacités (de 900 à 1800 tonnes) Technicoflor, peu connu du grand public pour être sous-traitant des marques, mais reconnu dans l’univers mondial des parfumeurs, tient ses promesses d’expansion internationale. Son fondateur et dirigeant François Sabater, avait en effet 2021 annoncé son ambition d’accélérer ses implantations à l’international, et c’est ce qu’il vient de concrétiser en Asie.
Dans un communiqué du 14 mars, Technicoflor annonce ainsi la réalisation de plusieurs investissements industriels et commerciaux en Chine, mais aussi en Indonésie, en Thaïlande et au Vietnam. Objectif : se mettre en capacité de répondre à une demande en plein essor, à la faveur de l’émergence de nouvelles classe moyenne et de l’évolution de la consommation. Rien qu’en Chine, la prévision de croissance annuelle moyenne du marché des produits parfumés s’établit à 13,4 % entre 2023 et 2027, pour atteindre des ventes totales de 22 milliards de yuan (3,05 milliards de dollars).
Une croissance à deux chiffres sur le marché chinois
En Chine, où elle est présente depuis une vingtaine d’années via des bureaux et laboratoires à Shanghaï, la Maison de composition vient d’ouvrir une toute nouvelle usine de production de 9000 m2 dans la « China Beautéville », autre nom donné à la « Cité de la beauté » située dans la Zone industrielle cosmétique de Huzhou, au sud-ouest de Shanghaï. « Technicoflor est la seule Maison de composition européenne installée dans cette ‘ Cosmetic Valley ‘ chinoise de Beautéville, qui réunit sociétés de cosmétiques, fournisseurs de packaging et fabricants de parfums » se félicite l’entreprise française.
Cette nouvelle usine, qui, selon l’entreprise, respecte les plus récentes normes locales (eaux et rejets d’air traités, stock à part pour les produits inflammables, panneaux solaires et bientôt bornes électriques pour la recharge des voitures) est dotée de près de 1000 matières premières qui la rend immédiatement opérationnelle pour répondre à la demande.
D’après Matthieu Prat, directeur général de Technicoflor Chine, le marché est florissant : « Si les marques occidentales sont présentes en Chine depuis longtemps, on observe ces dernières années un énorme développement de marques locales qui ont besoin de parfums pour des applications diverses : eaux de toilette, bougies, parfums d’ambiance, gels douches et cosmétologie ». Son ambition est de réaliser, dès cette année, un chiffre d’affaires de l’ordre de 5,9 millions d’euros et une croissance à deux chiffres.
Une usine Halal en Indonésie
En parallèle, la Maison de composition marseillaise a décidé de se renforcer en Indonésie, où elle dispose d’une usine depuis 2021.
Technicoflor vient d’inaugurer une toute nouvelle usine de 2000m2 certifiée Halal (l’Islam est la principale religion pratiquée par les Indonésiens). Située à une vingtaine de kilomètres de Jakarta, dans la zone de Karawaci (quartier de la ville de Tangerang, en périphérie de la capitale), elle compte une trentaine de salariés et dispose d’une palette de 450 matières premières. Objectif affiché : réaliser 5 millions de dollars de chiffres d’affaires d’ici fin 2026 et 10 millions de dollars d’ici 2028.
Enfin, l’entreprise a également créé une filiale au Vietnam en 2023 et s’apprête à ouvrir de nouveaux bureaux à Bangkok, en Thaïlande.
Technicoflor réalise déjà à l’international 67 % d’un chiffre d’affaires consolidé qui a atteint près de 94 millions d’euros en 2023 pour un effectif de 230 personnes dont 10 parfumeurs. Elle distribue ses produits dans plus de 70 pays en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie. Elle ne devrait pas en rester là.
C.G