La nomination par le président Macron de l’ancien président d’Engie et de Suez Gérard Mestrallet comme représentant de la France pour le projet de nouveau corridor IMEC (India-Middle East-Europe Economic Corridor) entre l’Europe et l’Asie, vise à accélérer les travaux préliminaires.
Cette nomination de Gérard Mestrallet, révélée par l’AFP le 12 février et reprise par de nombreux médias français, montre que face à l’insécurité persistante en mer Rouge dans le contexte du conflit Israël-Hamas, ce projet d’infrastructure global lancé en marge du dernier G20, le 9 septembre à New Delhi, gagne en pertinence. Huit grandes puissances économiques y participent : États-Unis, Inde, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, France, Allemagne, Italie et Union européenne. Mais la France serait le premier pays participant à avoir officiellement nommé son émissaire.
Rappelons que le projet IMEC est une réponse globale alternative à la stratégie chinoise de nouvelles routes de la soie, BRI dans son acronyme anglais (pour Belt and Road Initiative), qui a fêté ses dix ans l’an dernier. IMEC intègre des projets de routes terrestres (ferroviaire notamment), mais aussi une liaison numérique haut débit, un câble électrique et une conduite d’hydrogène vert.
Il s’inscrit dans la suite d’une initiative américaine lancée lors du précédent sommet du G20 à Bali, en 2022, le Partnership for Global Infrastructure and Investment (PGII) -en français Partenariat pour une infrastructure et un investissement global – auquel l’Union européenne participe à travers son propre programme Global Gateway. Ce dernier s’est déjà positionné sur un autre grand projet PGII, le corridor trans-africain.
Quel sera la mission de Gérard Mestrallet alors que le projet IMEC en est au tout début. Outre représenter la France auprès des autres participants, il devrait accompagner les entreprises françaises pour se positionner sur les appels d’offres qui seront liés à IMEC. L’ancien patron d’Engie et de Suez a déclaré à l’AFP avoir déjà commencé à échanger avec des entreprises des secteurs concernés (transport, BTP, énergie). Mais dans un premier temps les études doivent être menées pour établir les tracés définitifs et « identifier les ports, les infrastructures ferroviaires et énergétiques pour évaluer les flux existants et prévoir les flux futurs ».
Toujours d’après l’AFP, sa lettre de mission lui fixe comme objectif de « positionner la France comme point d’entrée et de sortie principale, en Europe, de ce futur corridor ». Le président français ne cache pas son souhait de voir Marseille, qui a entrepris de s’équiper en infrastructures pour l’hydrogène, devenir ce point d’entrée. Plus généralement, cette lettre de mission considère qu’IMEC présente un « intérêt national de premier plan » pour l’Hexagone, car il « peut contribuer à notre stratégie de diversification de nos sources d’approvisionnement et de renforcement de notre sécurité économique, énergétique et sanitaire ».
A suivre…
C.G