Les risques cyber restent en tête du baromètre mondial des risques perçus par les entreprises pour 2024, publié par Allianz le 16 janvier. En revanche, par rapport à l’édition 2023, la crise énergétique est sortie du top 3, y compris en France, laissant la place aux catastrophes naturelles. Revue de détail du top 10.
Comme dans l’édition 2023, en tête du top 3 avec 36 % de citations (voir le top 10 ci-après), le risque cyber (violations de données, attaques contre les infrastructures essentielles ou les biens physiques, attaques par ransomware) semble bien ancré désormais dans les préoccupations prioritaires des entreprises sur le plan mondial, comme en France avec 44 % de citation (voir le classement plus bas).
Également bien ancré en tête de la hiérarchie des risques perçus par les entreprises avec 31 %, le risque d’interruption d’activité, qui comprend les perturbations des chaînes logistiques, conserve haut la main sa seconde place, malgré une légère érosion. En France, ils sont même en hausse dans les préoccupations des entreprises avec 40 % de citations (+ 12 pts).
La grande nouveauté, pour cette édition 2024, est la dégringolade de la crise énergétique, reléguée au 11ème rang avec 12 % (contre 22 % en 2023). En revanche, les catastrophes naturelles font une entrée au top 3, en 3ème position avec 26 %, 7 points de plus qu’en 2023. Il est vrai qu’entre les cyclones, les incendies, les inondations, les sécheresses, aucune partie du monde n’a été épargnées ces derniers mois, et et de nombreux secteurs en souffrent (agriculture, notamment).
Le top 10 mondial 2024 des risques pour les entreprises
– 1/ Incidents cyber (36 % + 2pts)
– 2/ Interruptions d’activités (31 % -3 pts)
– 3/ Catastrophe naturelle (26 % + 7 pts, + 3 places)
– 4/ Evolutions législatives et réglementaires (19 %, + 1 place)
– 5/ Evolution macro-économique (25 %, – 6 pts, – 2 places)
– 6/ Incendie, explosion (19 %, + 5 pts, + 3 places)
– 7/ Changement climatique (17 %, + 1pt)
–8/ Risques politiques (14 %, + 1 pt, + 2 places).
– 9/ Evolutions de marché, y compris concurrence, fusions/acquisitions, etc. (13 %, + 2 pts, +2 places)
– 10/ Pénurie de talents (12 %, – 2 pts, – 2 places)
Comme le relève justement Allianz dans son commentaire, ces trois risques du top 3 sont étroitement « associés », la menace cyber et les catastrophes naturelles étant aujourd’hui des facteurs d’interruption d’activité majeurs pour les entreprises.
Recul du risque macro-économique,
montée des risques politiques
Quelques changements sont par ailleurs notables dans la suite de cette hiérarchie. Alors que le risque macro-économique recule (avec la stabilisation de l’inflation et la perspective d’une baisse des taux d’intérêt, notamment), d’autres progressent dans la perception des entreprises.
C’est le cas des évolutions législatives et réglementaires, qui gagnent une place au 4ème rang : une évolution logique dans le climat actuel de guerre économique et commerciale entre grands blocs, mais aussi l’accumulation des sanctions et contre-sanctions (Russie), la montée du protectionnisme, la crainte d’une désintégration de la zone euro.
Également à la hausse, de la 9ème à la 6ème place, le risque incendie et explosion -un facteur important de l’interruption d’activité-, ainsi que le changement climatique et enfin les risques politiques, qui continuent leur montée au Top 10, de la 8ème à la 10ème place.
Le top 10 2024 des risques pour les entreprises françaises
– 1/ Incidents cyber (44 % + 4pts)
– 2/ Interruptions d’activités (40 % +8 pts)
– 3/ Incendie, explosion (25 %, + 5 pts, + 4 places)
– 4/ Changement climatique (23 %, + 1pt, + 2 places)
– 5/ Catastrophe naturelle (22 % – 1 pt)
– 6/ Risques politiques (21 %, nouveau).
– 7/ Evolutions législatives et réglementaires (16 %, + 1 pt, + 1 place)
– 8/ Crise énergétique (15 %, – 13 pts, – 5 places)
– 9/ Evolution macro-économique (14 %, – 10 pts, – 4 places)
– 10/ Pannes ou défaillances d’infrastructures critiques (13 %, nouveau)
Pour les risques politiques, qui comprennent l’instabilité politique, la guerre, le terrorisme ou encore les émeutes, la tendance est logique compte tenu de la multiplication des événements de ce type dans le monde, et notamment en Europe et en France, ces derniers mois. En France, ils sont même mis par les entreprises au 6ème rang des risques pour 2024, ce qui est nouveau. Cela fait écho, notamment, aux tensions sociales qui se sont exacerbées avec l’inflation, mais aussi au fait que l’année 2024 sera marquée par un calendrier électoral chargé partout dans le monde.
C.G