Si les entreprises de taille intermédiaire françaises (ETI)* subissent une conjoncture dégradée, elles continuent à avoir des projets de croissance, en France et à l’international, selon le 11ème baromètre trimestriel Palatine-Meti publiée le 12 janvier. Mais elles baissent la voilure pour le montant des investissements.
C’est la saison des baromètres du moral des entreprises, et celui réalisé pour la banque Palatine et le Meti auprès de 1200 ETI fait partie de ceux qui sont attendus par les observateurs. Publié le 12 janvier, en pleine semaine de changement de gouvernement, ce 11ème baromètre confirme que la conjoncture s’est clairement dégradée pour ces entreprises et elles sont plutôt prudentes, voire légèrement pessimistes sur le court terme : plus d’une ETI sur 3 fait état d’un chiffre d’affaires en dégradation par rapport à 2022 (1 sur 5 en septembre) et 3 ETI sur 10 attendent une évolution à la baisse de leur chiffre d’affaires annuel 2023, 1 sur 4 pour 2024.
Leur situation financière tend toutefois à se stabiliser, malgré la hausse des taux d’intérêt qui entraîne des révisions à la baisse de certains projets d’investissement, pour plus de 18% des ETI. Les principaux freins cités, outre les taux d’intérêt, sont les difficultés de recrutement et l’inflation des coûts (hausse des salaires, coûts de l’énergie). « Dans ce contexte, il est crucial de poursuivre les mesures de redressement compétitif et de ne surtout pas alourdir le fardeau pesant sur les entreprises » avertit Frédéric Coirier, P-dg du groupe Poujoulat et co-président du Meti, alors que le nouveau gouvernement Attal se met en place.
Pour autant, ces entreprises ont continué à investir dans des projets de croissance, en France et à l’international, et elles sont même plus nombreuses à l’avoir fait. Elles sont ainsi 73 % à avoir initié un ou plusieurs projets de croissance organique en 2023 (63 % en septembre 2023) et 47,3 % un ou plusieurs projets de croissance externe (47,6 % en septembre 2023).
Les ETI baissent toutefois la voilure en termes de montant d’investissement et donc de créations d’emplois associées : en matière de croissance organique, elles ne sont plus que 37 % à envisager un montant d’au moins 5 millions d’euros (contre 48 % en septembre) et en matière de croissance externe, une ETI sur 4 seulement envisage un ticket d’au moins 10 millions d’euros en matière de croissance externe (contre environ une sur deux en septembre).
Concernant les projets de croissance organique, une forte partie est localisée en France : 84,6 % (83 % en septembre). A l’international, si l’Europe et l’Amérique arrivent en tête des citations avec respectivement 23,1 % et 15,4 %, ces deux zones perdent du terrain, en particulier l’Europe (en septembre, leur score était de respectivement 32 % et de 17 %).
L’Asie est en quatrième position avec 10,3 de citation et l’Afrique recueille 5,1 %.
C.G
*Définition des ETI selon l’Insee : entreprises entre 250 et 4999 salariés et dont le chiffre d’affaires n’excède pas 1,5 milliards d’euros.