KPMG, le cabinet d´audit, d´expertise comptable et de conseil, a consacré l´édition d´avril 2010 de ses études Issues Monitor à la chimie. Un chapitre porte sur l´industrie chimique chinoise et la conclusion de KPMG est claire : en 2015 la Chine dépassera les Etats-Unis comme premier producteur mondial de chimie.
En effet, le secteur chimique chinois croît de 14,6 % en moyenne depuis plusieurs années. A titre d´exemple, KPMG a pris la demande chinoise d´éthylène qui a progressé de 8 % en 2009 (11,5 millions de tonnes métriques), alors qu´elle a baissé de 0,6 % en Amérique du Nord (27,9 millions de t.m), et diminué de 4 % en Europe occidentale (19,2 millions de t.m). Dans la chimie de spécialité, les capacités industrielles croîtront de 12,9 % jusqu´en 2012.
Mais deux tendances vont clairement émerger, selon KPMG. La première est que les industries chimiques chinoises, contrôlées au moins en partie par l´Etat, vont de plus en plus chercher à acquérir des entreprises occidentales, pour détenir les nombreuses technologies qu´elles ne maîtrisent pas encore, ou surtout créer des coentreprises afin d´augmenter leur capacité de production. Dans les deux cas, les Européens, les Américains et les Japonais devront veiller à préserver leur avance technologique.
L´autre objectif est de parvenir à l´autosuffisance. D´ores est déjà, la Chine est autosuffisante à hauteur de 80 % pour la chimie de base, les résines et les fibres. Mais, compte tenu de ses besoins sans cesse croissants, elle devrait avoir des difficultés pour être rapidement autosuffisante dans toutes les spécialités chimiques. D´ailleurs, début 2010, KPMG a sorti une autre étude sur l´avenir de l´industrie chimique européenne dans laquelle le cabinet prévoit que les besoins en produits chimiques (hors pharmacie) de l´Asie-Océanie atteindront 46% de la demande mondiale en 2020.
Jean-François Tournoud