Le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, a indiqué dimanche dans un entretien accordé au journal dominical Bild am Sonntag qu´il n´excluait pas d´augmenter les impôts afin de consolider le budget. Une annonce qui laisse craindre une baisse de la consommation interne, au grand dam des Etats-Unis et de la France.
Aux prises avec un déficit public qui devrait atteindre 6 % de son PIB en 2010, l´Allemagne veut le ramener à 3 % d´ici 2013 et ainsi rentrer dans les clous du pacte de stabilité de la zone euro. Pour ce faire, il faut trouver 72 milliards d´euros et le gouvernement dispose de deux leviers : réduire les dépenses publiques – le pays s´est engagé à économiser 10 milliards d´euros par an d´ici 2014 – et augmenter les impôts.
Si Wolfgang Schäuble n´a pas détaillé les hausses – les arbitrages seront rendus en juillet lors de l´adoption du projet du budget 2011- plusieurs pistes sont d´ores et déjà à l´étude. Le gouvernement allemand envisage en effet de revenir sur la TVA à taux réduit de 7 % pratiquée sur certains produits. Dans l´hôtellerie, croient savoir les journalistes de Bild am Sonntag, elle pourrait ainsi repasser à 19 %. Une TVA unique à 25 % serait également envisagée. L´impôt sur le revenu pourrait également subir des hausses.
Une augmentation des prélèvements pèserait indubitablement sur la consommation interne. Et donc sur les exportations en Allemagne de la France, premier partenaire commercial du pays. Les Etats-Unis voient également d´un mauvais œil cette hausse des impôts.
En mini-tournée européenne la semaine dernière, Timothy Geithner, le secrétaire au Trésor américain, a appelé le gouvernement allemand à stimuler la consommation, rappelant que « les consommateurs américains seront moins à l´avenir la source de la demande mondiale » et qu´il faut « s´assurer que la croissance mondiale à l´avenir sera plus équilibrée et plus durable ».
Sophie Creusillet