Alors que le « gap » financier est abyssal en matière de besoins de financement de la transition énergétique et climatique dans les pays en développement, comme vient encore de le démontrer un rapport de la Cnuced, la France met en avant le niveau élevé de ses engagements dans ce domaine à l’occasion du Sommet pour l’action climatique du Secrétaire général des Nations Unies à New York.
Alors que le Sommet pour l’action climatique du Secrétaire général des Nations Unies à New York a mis en exergue le « gap » financier abyssal qui demeure entre les besoins des pays en développement et les investissements engagés dans la transition énergétique et le climat, comme vient de le montrer une étude de la Cnuced publiée à cette occasion, la France met en avant ses propres réalisations.
Dans un communiqué commun du 20 septembre, les ministres Bruno Le Maire, Catherine Colonna et Agnès Pannier-Runacher, ainsi que la Secrétaire d’Etat Chrysoula Zacharopoulou, ont annoncé que la France a fourni 7,6 milliards d’euros (Md EUR) de financements climat en 2022, dont 2,6 Md EUR pour l’adaptation. « Cela représente un dépassement d’environ 25% de l’objectif qui avait été fixé par le Président de la République fin 2020 » précise les ministres.
Les promesses du président Macron
Le Président français avait annoncé fin 2020 l’engagement de la France à fournir 6 Md EUR de financements pour le climat dans les pays en développement, chaque année de 2021 à 2025. Un tiers de ces financements sont dédiés à l’adaptation. Cet objectif représente un relèvement par rapport à l’engagement pris à la COP21, en 2015, de fournir 5 milliards d’euros de financements climat en 2020, dont 1,5 milliard pour l’adaptation. Cet engagement avait été tenu dès 2021, avec 6,1 milliards d’euros de financements climat pour les pays en développement, dont 2,2 milliards pour l’adaptation.
S’ajoutent à cet effort public la mobilisation de 1,2 Md EUR de finance privée en 2022, portant à 8,8 Md EUR les financements français en faveur du climat pour les pays en développement pour cette même année. Pour les ministres français, « la France, comme l’Union européenne, fait ainsi plus que sa juste part de l’effort parmi les pays développés, qui se sont engagés à 100 milliards de dollars par an ».
« Ces excellents chiffres démontrent l’engagement et la constance de la France en matière d’aide à la lutte contre le changement climatique, commente Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des finances. Dans le même temps, ils montrent aussi que la finance climat ne peut s’appuyer sur les seuls financements publics pour changer la donne, y compris ceux de la France qui compte parmi les principaux contributeurs à la finance climat dans le monde. Il nous faut passer à l’échelle supérieure et, au-delà de la cible des 100 Mds USD, mobiliser les financements de toutes sources et en particulier entraîner davantage de financements privés au service des stratégies climatiques des pays en développement. A cet égard la feuille de route issue du Sommet de Paris pour un Nouveau Pacte financier doit nous permettre d’améliorer collectivement notre efficacité et notre impact. »
« Nous continuons de co-construire des partenariats pour une transition énergétique juste, et avons déjà conclu des partenariats ambitieux en ce sens avec le Sénégal, l’Afrique du sud ou encore l’Indonésie, précise Chrysoula Zacharopoulou, qui est en charge de l’aide au développement au sein du ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Nous œuvrons aussi pour la préservation des réserves de carbone et de biodiversité que sont les forêts à travers le développement de plateformes pays pour les forêts, la nature et le climat. Nous soutenons les pays et leur population à travers l’Agence française de développement, mais aussi au travers de fonds multilatéraux majeurs, tel le Fonds vert pour le climat. »
Lors du Sommet de l’ONU, Antonio Guterres, a lancé un cri d’alarme qui a largement fait le tour du monde, indiquant notamment que l’humanité « a ouvert les portes de l’enfer » et qu’il était urgent de passer « des plans à l’action ».