D’après les résultats d’une enquête réalisée cet été par HSBC auprès d’entreprises de neufs grands pays, dont la France, les marchés d’Asie du Sud Est restent une zone de forte croissance pour leurs affaires dans les prochains mois, notamment grâce à leur bonne connexion avec les chaînes d’approvisionnement mondiales.
L’un des résultats phares de ce sondage est que les plus de 3500 entreprises interrogées anticipent, pour les douze prochains mois, une substantielle augmentation de leurs affaires en Asie du Sud Est : + 23,2 % en moyenne au niveau global, soit 3 points de plus que l’an dernier, et + 19,9 % pour les seuls participants français, qui constituent 11 % de l’échantillon (390 répondants).
Au total, 79 % des participants français prévoient une évolution positive de leur chiffre d’affaires organique dans la zone dans les 12 prochains mois. Et elles sont 31 % a prévoir une hausse de leurs exportations dans cette zone en 2024, contre 12 % en 2023.
L’enquête a été réalisée du 25 juillet au 2 août 2023 en ligne auprès des décideurs clés de 3 509 entreprises de plus de 5 millions de dollars (M USD) de chiffre d’affaires, basées en Chine continentale, Inde, Royaume-Uni, France, Allemagne, États-Unis, Australie, Hong Kong et pays du Conseil de coopération du Golfe (Émirats arabes unis, Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Oman et Koweït).
« Ces résultats confirment ce que nous avons vu chez nos clients : les entreprises du monde entier sont de plus en plus confiantes dans l’idée de se développer en Asie du Sud-Est » commente Amanda Murphy, responsable des activités de banque commerciale (Head of Commercial banking) pour l’Asie du Sud et de l’Est d’HSBC dans un communiqué du 6 septembre.
Les perspectives des autres répondants
Voici les prévisions moyennes de croissance du chiffre d’affaires des répondants des autres pays pour les 12 prochains mois en Asie du Sud-Est (pour rappel France : + 19,9 %) :
–Chine : + 22,3 %
–Inde : + 30 %
–Royaume-Uni : + 22,2 %
–Allemagne : + 20,6 %
–États-Unis : + 24 %
-Australie : + 22,8 %
-Hong Kong : + 20,1 %
–CGC : + 25,6 %.
Une tendance marquante qui ressort de cette enquête est la montée des fusions & acquisitions comme levier de croissance sur ces marchés : ainsi, 75 % des répondants français comptent augmenter leurs opérations de fusion & acquisition d’ici 2025, et le score est de 78 % au niveau global.
Par ailleurs, une part significative des entreprises -entre un quart et un tiers- privilégient la croissance dans les pays qu’elles connaissent déjà : au niveau global, 36 % des entreprises opérant à Singapour en font ainsi une priorité pour les deux prochaines année (28 % pour les entreprises françaises), 27 % pour la Malaisie et 24 % pour la Thaïlande. Ce qui n’empêche les ambitions sur de nouveaux marchés, comme en témoigne le Top 10 des cibles d’expansion des entreprises françaises dans les deux prochaines années, qui met en tête la Malaisie et l’Indonésie (ci-après).
Le top 10 des prévisions de croissance des entreprises françaises
D’après les détails des résultats de l’enquête HSBC, les pays les plus cités par les répondants français en Asie du Sud-Est comme marché d’expansion pour les deux prochaines années sont :
–Malaisie : 23 %
(et 23 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Indonésie : 21 %
(et 26 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Cambodge : 19 %
(20 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Philippines : 18 %
(24 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Laos : 15 %
(15 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Thaïlande : 14 %
(et 32 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Singapour : 11 %
(30 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Myanmar : 10 %
(13 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Vietnam : 9 %
(30 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)–Brunei : 9 %.
(15 % estiment que ce pays aura une croissance tirée par les technologies)
Toutefois, il ressort de l’enquête que les pays d’Asie du Sud Est sont encore perçus, avant tout, comme des marchés attractifs pour leur connexion aux chaînes d’approvisionnement, moins comme des bassins de consommation. Ainsi, 31 % des entreprise française prévoit de rechercher des partenaires en matière de supply chain l’an prochain, en ligne avec la tendance générale (33 %).
Concernant les atouts de la zone, les réponses varient selon les pays mais aucun n’emporte vraiment la majorité des suffrages. Le top 3 des atouts pour les entreprises française est constitué par l’environnement politique et règlementaire favorable (21 % de citations), la taille du marché (20 %) et la main-d’œuvre qualifiée (18 %). Au niveau global, sont le plus cités la main-d’œuvre (27 %), l’économie numérique en pleine croissance (26 %) et les salaires concurrentiels (25 %).
« L’Asie du Sud-Est est une base de production attrayante, avec des chaînes d’approvisionnement de plus en plus avancées et une main d’œuvre hautement qualifiée qui attire des entreprises multinationales dans la région, commente Amanda Murphy. Mais le marché des consommateurs devrait aussi être pris en considération par les entreprises internationales, car l’adoption du numérique et les dépenses intérieures se développent. » HSBC rappelle ainsi que depuis 2000, le PIB par habitant a quadruplé dans la zone, de 1250 à 5800 USD selon les calculs du FMI.
Quant aux obstacles à franchir pour développer des relations commerciales, arrivent en tête, au niveau global, les questions de stabilité financière pour 32 % des répondants, qui couvrent la hausse des taux d’intérêt, l’inflation, les problèmes de taux de change. Au niveau français, une entreprise sur cinq cite également la bonne compréhension des lois locales et les coûts logistiques.
Christine Gilguy