Parmi les mesures du plan export dévoilées le 31 août, certaines sont d’ores et déjà opérationnelles, d’autres doivent être encore finalisées pour être concrètement proposées aux entreprises. Quand seront-elles disponibles ? Revue de détail du calendrier opérationnel de celles confiées à Business France et à la la Team France export (TFE), dont les nouveautés les plus marquantes.
Business France l’indique dans un communiqué publié le 1er septembre, au lendemain du lancement du plan « Osez l’export ! » par Olivier Becht : si une partie des mesures annoncées dans ce plan doit être mis en œuvre dans le cadre de la Team France Export (TFE) « associant les Chambres de commerce et d’industrie (CCI) et Bpifrance dans un continuum » et s’articuler « avec les dispositifs régionaux d’appui à l’export », l’agence, qui va « bénéficier de moyens renforcés », en sera un opérateur « pivot », en charge notamment d’affecter les subventions supplémentaires et de mettre en œuvre certains dispositifs nouveaux (parcours France 2030 export, Volontariat territorial export, nouvelles e-vitrine et nouveaux partenariats avec les marketplaces…).
Parmi les huit mesures concrètes que Business France et la TFE doivent mettre en musique dans le cadre de ce plan sur quatre ans (2023-2026) et à 125 millions d’euros, certaines sont déjà opérationnelles, autrement dit les entreprises peuvent les solliciter dès à présent auprès de leurs contacts TFE. Mais d’autres doivent encore être finalisées et attendre le déblocage des crédits correspondant aux subventions prévues (dans le cadre de la Loi de finance pour 2024) et ne seront disponibles que dans quelques semaines. Voici le calendrier, dispositif par dispositif.
Les mesures déjà opérationnelles
-Hausse de la subvention sur les pavillons France
Cette mesure est effective depuis le 1er mai 2023, même si elle n’a pas fait l’objet de publicité par l’agence. Présentée par Business France comme un véritable « bouclier inflation », elle est destinée à compenser la hausse des coûts de participation à des pavillons collectifs sur des salons étrangers liés à l’inflation (logistique, aménagements). Elle consiste en une prise en charge à hauteur de 30 % du coût de participation à un pavillon France sur un salon étranger organisé par Business France (120 par an). La cible : les TPE/PME/ETI, y compris les primo-exportateurs.
-E-vitrines et corners sur les marketplaces mondiales
Cette offre de la TFE est déjà opérationnelle, il s’agit de l’intensifier. Business France a en effet déjà créé plusieurs e-vitrines sectorielles (vins et spiritueux, cosmétiques et beauté et produits alimentaires) pour les « entreprises débutantes en matière de commerce digital ». Elle a par ailleurs déjà noué des partenariats avec de grandes marketplaces (elle l’a fait avec Alibaba). Cette dernière offre est proposée aux entreprises plus matures en matière d’export comme de digital.
Les e-vitrines vont toutefois évoluer prochainement : une version 2 doit être être livrée ce mois de septembre, fruit « d’une remise à niveau technologique importante pour franchir plusieurs étapes ».
Objectif global de cette mesure : mobiliser 7000 acheteurs internationaux sur les e-vitrines et les marketplaces « au bénéfice de 4 500 PME françaises distinctes ».
-Invitation d’acheteurs étrangers
C’est une action que Business France a commencé à réaliser cette année et qu’elle va devoir amplifier puisque le plan export prévoit de faire venir 700 acheteurs étrangers sélectionnés par an sur des salons internationaux en France, et de leur présenter des PME et ETI françaises (1500 par an) également sélectionnées en fonction de leur capacité à répondre à leurs besoins. Objectif : aider ces entreprises à mieux se positionner auprès de grands donneurs d’ordres internationaux. L’agence précise dans son communiqué qu’elle a déjà une cible de 35 salons français.
Sur le plan pratique, « l’exercice de programmation 2024 sera une étape fondatrice pour accélérer ce programme » complète-t-on chez Business France.
-Renforcer les programmes « Boosters »
Ces programmes destinés à des entreprises à potentiel et motivés triées sur le volet, ont pour objectif de déclencher rapidement des courants d’affaires. Ils existent déjà mais Business France va les multiplier dans le cadre du plan export. « La Team France Export ouvrira à des entreprises sélectionnées et motivées des « Boosters + » sûr des zones géographiques à potentiel, sur des filières prioritaires liées a « France 2030 » ou mixtes » indique l’agence dans son communiqué. A « haute intensité d’accompagnement », ces « booster+ » intègreront une phase de stratégie d’approche du marché, une phase de développement commercial dans le pays et une phase d’appui aux opérations sur place. Pour cette dernière phase, il sera fait appel à des « prestataires privés ad hoc ».
Objectif : en faire bénéficier « 200 entreprises parmi les plus prometteuses de devenir des champions de demain ». Ils seront accessibles via deux types d’entrée : sectorielle sur les pays cibles ayant des économies matures (Europe de l’Ouest, Amérique du Nord, Asie du Nord-Est) ou géographique pour le grand Export (Proche-Moyen-Orient, Amérique latine, Indopacifique et pour l’Afrique sous le format du programme « Accélérateur », coproduit avec Bpifrance). Les entreprises intéressées devraient se rapprocher de leur contact TFE le plus proche pour se mettre en veille sur la programmation.
-Parlementaires pour l’export
Ce programme est en cours. Il ne concerne pas directement les entreprises mais vise plutôt à mobiliser les élus pour qu’ils participent à la mobilisation. Sur un an, il vise à « acculturer » les parlementaires et constituer un groupe de 30 élus participants à ce programme.
Les mesures qui seront opérationnelles dans quelques semaines
-Parcours France 2030 Export
Le lancement de cette offre de « Parcours France 2030 export » est prévu au 4ème trimestre 2023, sans date précise pour le moment.
Pour rappel, cette offre d’accompagnement à l’international est dédiée aux lauréats des appels à projets ou candidatures de France 2030. « Business France travaille avec le Secrétariat général pour l’investissement (SGPI) pour ajouter une dimension résolument internationale au plan, précise Business France dans son communiqué. Ce partenariat vise également à aligner la stratégie de commerce extérieur de la France avec les priorités sectorielles de réindustrialisation et les objectifs de France 2030, intégrant ainsi commerce, attractivité et export dans la vision économique future du pays ».
Objectif : accompagner 1000 entreprises PME/ETI via un plan d’action de 30 mois, avec une forte intensité d’accompagnement et une prise en charge pouvant aller jusqu’à 50 % du montant de leur budget de développement export.
-Subvention au recrutement en VIE de jeunes issus des QPV ou de formations courtes
Figurant déjà dans de précédents plan export, cette mesure vise à pousser la diversification des profils des jeunes bénéficiaires du programme V.I.E. (Volontariat international en entreprise) en encourageant le recrutement de jeunes issus des quartier prioritaires de la politique de la ville (QPV) et de formation courte (Bac+3 maxi).
Le nouveau plan export introduit une incitation supplémentaire pour les employeurs : la prise en charge par l’Etat de de deux mois d’indemnités au tarif France. Cette aide sera mise en place à l’automne 2023.
-Création d’un dispositif Volontariat territorial export (VTE)
Ce nouveau dispositif RH ne sera pas opérationnel avant début 2024, « janvier normalement ».
Pour rappel, il prévoit une aide à l’embauche qui permettra de soutenir les entreprises qui souhaitent enclencher leur internationalisation, depuis la France, en engageant des étudiants ou jeunes diplômés pour des missions dédiées à l’export. Le montant est non négligeable : l’aide pourra aller jusqu’à 12 000 EUR par an, plafonnée à 50 % des dépenses liées à la mission.
Pour suivre la mise en oeuvre de ce calendrier, les entreprises ont tout intérêt à se rapprocher du représentant de leur TFE régionale et à se mettre en veille.
Christine Gilguy