Olivier Becht a présenté le 31 août le nouveau plan export du gouvernement à destination des PME et ETI. Ses 13 mesures, dont quelques nouveautés, font la part belle aux actions menées sur le territoire français, aux nécessités de la réindustrialisation et à la volonté d’insuffler un nouvel état d’esprit aux entreprises qui n’osent pas l’international.
A l’instar de l’annonce de ce programme, attendu depuis des mois, le ministre délégué en charge du Commerce extérieur a eu quelques instants de retard au moment de prendre la parole pour détailler ses 13 mesures. Dotées d’une enveloppe de 125 millions d’euros sur quatre ans, elles doivent booster l’internationalisation des PME et ETI et porter le nombre total d’entreprises actives à l’export de près de 150 000 actuellement à 200 000 en 2030.
Force est de constater qu’une grande partie de ses mesures concerne des actions sur le terrain, en France. Le premier axe de ce programme est d’ailleurs baptisé « investir dans l’humain et les territoires ». C’est le cas de la création d’un volontariat territorial de l’export (VTE) portant sur l’engagement d’un jeune dédié à l’export depuis la France ou encore du lancement d’une académie de l’export regroupant toutes les formations disponibles sur le commerce international.
Pour le détail des mesures, lire : Plan export : 13 mesures et des subventions pour booster les PME et ETI à l’international
Des opérations au plus près des entreprises
Dans la même veine, Olivier Becht a annoncé une « opération de porte à porte, en physique, dans chaque entreprise » pour inciter les PME et ETI à étendre leurs activités hors des frontières de l’Hexagone et faire connaître le dispositif de soutien. « Après la construction institutionnelle avec la mise en place de la Team France Export, initiée en 2018, nous allons désormais parler aux entreprises », a précisé Laurent Saint Martin, directeur de Business France, lors d’une table ronde.
Ce travail de terrain passera notamment par les Régions. Pour Christian Estrosi, président délégué de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (ci-contre), « elles sont l’écosystème dans lequel les entreprises se développent et les interlocuteurs privilégiés de l’Union européenne dont les appels à projets sont autant d’opportunités d’affaires ». En outre, a insisté l’élu, « il faut que les territoires assimilent les outils d’internationalisation mis à disposition par l’État ».
Si ce nouveau programme, baptisé « Osez l’export », souligne à cet égard le besoin de rendre encore plus visible le dispositif de soutien à l’export auprès des PME, il comporte également une série de mesures visant une meilleure exposition de leur offre à l’international : augmentation du nombre d’entreprises présentes sur les Pavillons France, création de nouvelles e-vitrines sectorielles, renforcer la présence des produits sur les plateformes d’e-commerce.
Produire sur place pour pouvoir exporter
Enfin, les questions liées à la réindustrialisation ont clairement présidé à l’élaboration de ce nouveau plan export. C’est notamment le sens des « parcours dédiés France 2030 export », subventionnés à 60 %, qui seront proposé systématiquement aux lauréats des appels à projet de France 2030.
Pour Olivier Becht, « la hausse de notre déficit commercial est en grande partie due à a désindustrialisation ». « Ces deux questions sont liées car on ne peut pas exporter ce que l’on ne produit plus. C’est un mouvement qui va prendre des années mais les entreprises qui se créent maintenant doivent immédiatement intégrer l’international dans leur stratégie de développement. » Qui plus est, la France doit maintenir son attractivité : les entreprises étrangères représentent en effet 30 % des exportations.
« Ma conviction et mon ambition, c’est que la France redevienne une grande puissance exportatrice, a déclaré Olivier Becht, qui estime qu’il s’agit là d’un objectif impératif pour les entreprises. « Le risque, ce n’est pas l’export, mais c’est de ne pas y aller. Nous vivons dans un monde de chocs qui s’additionnent et s’accélèrent et nous devons permettre aux PME de traverser ces crises ».
Sophie Creusillet