La crise du transport maritime n´est pas terminée. Une conjoncture qui souffle tantôt le chaud ou le froid. Après l´embellie des premiers mois de 2010, les prix du transport maritime avaient tous à nouveau baissé début juin, pour le pétrole comme pour les marchandises en vrac. « Le Baltic Dry Index s´est replié à 3 844 points le 5 juin contre 4 209 points le 26 mai, son plus haut depuis fin novembre 2009 », rapportait Romandie News dans son édition du 7 juin.
En effet, tout semblait rentrer dans l´ordre. Du moins sur les taux de fret et le trafic de conteneurs. C´était d´ailleurs le pronostic de l’armateur allemand Peter Dohle Schiffahrts (400 navires), formulé fin mai, lors d´une allocution adressée aux membres du Parti chrétien démocrate allemand (CDU) à Hambourg. Sa vision restait cependant mitigée : « Nous sommes dans une phase de reprise plus rapide que prévue même par les plus optimistes, nous aurons un retour à la normale d’ici à 2011 au plus tard », avait déclaré Jochen Dohle, actionnaire majoritaire de l´entreprise. Ce dernier avait ajouté que le nombre de porte-conteneurs en attente d´être livrés avait été réduit de moitié à la suite d´annulations de commandes. Le nombre de navires désarmés, a chuté de plus de 50 %. Le risque de surcapacité de navires et la pression à la baisse sur les taux de fret se serait donc amenuisé.
Toutefois, les taux actuels permettent à peine de couvrir le coût d’exploitation du navire et certainement pas de financer un bateau. Une source d´inquiétude persistante pour les armateurs. « Avant la crise, environ 140 banques finançaient les navires, contre 25 à 30 aujourd’hui », a rappelé Jochen Dohle. L’absence de financement menace toujours l’exploitation des navires déjà livrés et compromettra le paiement de ceux en construction.
Gilles Naudy