La Chine offre « des nouvelles possibilités de transformer les économies africaines », estime la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced), en évoquant dans son rapport, intitulé « Développement économique en Afrique : la coopération Sud-Sud et les nouvelles formes de partenariat et de développement », les transferts de technologie et les chantiers d´infrastructures réalisés par Pékin.
Tout en remarquant que d´autres pays émergents, comme l´Inde, le Brésil ou la Corée du Sud, s´intéressent à l´Afrique, la Cnuced invite les gouvernements à être « fermes », lorsqu´ils négocient un accord de coopération, afin « qu´il soit convenablement tenu compte de leur intérêt ». Les investissements de la Chine en Afrique se sont envolées, avec un chiffre de 4,5 milliards en 2008, correspondant quasiment à un quadruplement par rapport à 2001. Selon la Cnuced, ce pays d´Asie « devient la principale source d´aide bilatérale à l´Afrique pour l´infrastructure et les secteurs de production ». Entre 2004 et 2008, le commerce bilatéral a également explosé, en passant de 25 milliards de dollars à 93 milliards. Accords de trocs – matières premières contre matériaux de construction – ou ventes de produits textiles ou électroniques sont pratiquées. Les Chinois proposent aussi des prix imbattables pour des chantiers de BTP.
« La Chine, c´est le prix, mais l´Europe est la référence en matière de technologie », résumait Pierre Billon, président de la Chambre de Commerce et d´Industrie de Côte d´Ivoire et du groupe Sifca (caoutchouc, sucre, huile de palme), lors d´un petit déjeuner de presse restreint, auquel participait moci.com, le 23 juin, à la Chambre de Commerce et d´Industrie de Paris (CCIP). C´est pourquoi « les entreprises françaises doivent proposer une bonne technique à des prix raisonnables », précisait Gilles Dabezies, le directeur des Actions de coopération internationale à la CCIP, affirmant que la France dispose d´atouts : « la confiance des Africains », « la fiabilité » et « la connaissance » qui est mutuelle.
Pendant longtemps, on a réduit la Chine au rôle d´importateur de matières premières, notamment de pétrole. Aujourd´hui, ses entreprises investissent aussi dans l´agriculture et ce n´est sans doute pas le hasard si des groupes agroalimentaires, comme Mengniu et Yili, figurent parmi les leaders mondiaux des produits laitiers. De nouveaux concurrents à venir en Afrique.
François Pargny