Pour ceux qui douteraient encore, les notes de l’OCDE et des principaux assureurs-crédit, ainsi que le classement de Transparency International se passent de tous commentaires : le Venezuela reste l’un des plus mauvais risques pour les exportateurs.
Outre le fait que le Vénézuéla subit de lourdes sanctions américaines et européennes – la réélection contestée de Maduro en 2018 n’a jamais été reconnue –, plusieurs facteurs de risque sérieux doivent être à nouveau soulignés : la fragilité de la trésorerie des entreprises vénézuéliennes ; la note maximum de risque de non-transfert (7 sur une échelle de 7, selon Credendo), à l’origine de nombreux retards de paiement, les importateurs ayant de plus en plus de difficultés pour obtenir des devises.
Toujours selon Credendo, la note de risque commercial maximum, G sur une échelle de A à G, ne peut qu’inciter à la plus grande prudence.
Notons également une certaine lourdeur administrative dans les banques locales, pour les opérations de crédit documentaire ou de délivrance de garanties. Le risque pays est également élevé, avec une grande instabilité politique, dans le contexte d’une chute des cours du pétrole, principale source de revenu de l’État.
Le bras de fer entre l’actuel président Maduro, très fortement contesté, et l’opposition n’a fait que détériorer un peu plus la situation économique déjà très fragilisée par la chute des cours du pétrole mais aussi de sa production, qui a tari la manne financière.
Le durcissement de la position des États-Unis envers le Venezuela à partir de 2015 n’a fait qu’aggraver la situation. Le Vénézuela a vu sa production pétrolière s’effondrer et avec elle une très large partie de ses revenus. Le pays et sa population vivent depuis plusieurs années au rythme des pénuries et coupures d’eau et d’électricité .La plus grande prudence s’impose dans les transactions commerciales.
Comme le résume parfaitement une phrase extraite de la présentation de ce pays sur le site du Trésor français, « d’approche difficile, ce marché reste ouvert aux entreprises françaises de toutes tailles mais possédant une solide expérience de l’exportation, notamment en matière de gestion du risque financier. » Les entreprises exportant vers ce pays imposent de plus en plus le paiement d’avance.
À noter que si les exportations françaises ont progressé ces dernières années vers le Venezuela, les impayés aussi…
On constate plus particulièrement des retards importants, souvent de plusieurs mois, dans le secteur public et dans le secteur pétrolier. Ce n’est pas faute d’avoir été prévenus par les banques et les assureurs-crédits, qui ont tiré la sonnette d’alarme…
D’ailleurs il est de plus en plus difficile de trouver des assureurs crédits ouverts sur ce pays.