2022 a été l’année du paiement obligatoire par crédit documentaire. Rappelons l’autre grande nouveauté importante pour les exportateurs entrée en vigueur en 2021 : afin de faciliter les opérations de dédouanement, les douanes égyptiennes ont mis en place un nouveau système électronique pour le préenregistrement des informations relatives aux expéditions :l’Advanced Cargo Information (ACI).
Cette procédure est obligatoire, depuis le 1er octobre 2021, pour tous les envois arrivant dans les ports maritimes égyptiens. Cette procédure est assez complexe et les deux parties, importateur et exportateur, doivent la respecter scrupuleusement, faute de quoi, les documents concernés – facture commerciale et connaissement maritime –, seront rejetés et la marchandise ne pourra pas être dédouanée et sera réexpédiée.
Sans faire preuve de pessimisme, on peut aisément prévoir quelques retards de paiement liés à la phase d’adaptation à cette nouvelle procédure.
Pour en savoir plus, contacter votre Chambre de commerce (www.ccfe.org.eg) ou encore consulter le site : www.nafeza.gov.eg/en.Si dans le dernier classement de l’OCDE, la note de risque pays de l’Égypte avait été ramenée de 6 à 5/7, ce qui constituait une amélioration, presque tous les assureurs-crédit ont maintenu leurs positions de prudence sur ce pays. Au moment où nous actualisons cette fiche, le contexte social n’encourage guère à l’optimisme, sans compter le risque toujours élevé de terrorisme.
Comme nous l’écrivions dans les précédentes éditions de cet Atlas, le nombre d’incidents de paiement a explosé depuis 2010, laissant penser que les exportateurs avaient sous-estimé le risque de crise en Égypte et travaillé « en confiance » avec leurs partenaires égyptiens. Or cette attitude semble perdurer chez certains exportateurs français, qui manifestement n’ont pas su tirer la leçon des retards de paiement subis et continuent de s’exposer sans vraiment de garantie autre que la bonne foi supposée de leur partenaire.
Ces deux dernières années, on a encore vu des opérations de montants significatifs sur la base de remises documentaires, avec pour certaines, des retards de deux à trois mois, voire beaucoup plus… Ajoutons que certaines entreprises égyptiennes (ainsi que leurs banques) continuent d’utiliser des Incoterms non conformes aux définitions de la Chambre de commerce internationale (ICC), FOB ou CIF avion, par exemple, avec tous les risques qui peuvent en découler.
Attention également au système bancaire, qui est fragilisé par la crise actuelle, les banques étant de plus en plus endettées et de plus en plus réticentes à émettre des crédits documentaires. Rappelons que le mauvais comportement payeur des entreprises égyptiennes est principalement dû à un manque de liquidités, et à la restructuration en cours du système bancaire. Les observateurs locaux notent une aggravation des défaillances d’entreprises. Une révision de la loi sur les faillites, avec introduction d’une procédure de sauvegarde, a vu le jour en janvier 2018, mais selon certains analystes, elle profitera surtout aux banques.
Par ailleurs, il faut rester prudent car le pays est toujours sujet à des difficultés de paiement, en raison, notamment, de la fragilité du cours de la livre égyptienne qui maintient un risque de transfert encore élevé, Credendo ayant à nouveau dégradé sa note à 6/7.
Les pénuries de devises, notamment le dollar, sont récurrentes depuis le début du printemps arabe en 2011 : les réserves de change sont en effet très dépendantes du tourisme et des revenus du canal de Suez. On se souvient que le tourisme a été durement frappé avec la montée du risque terroriste, puis la crise sanitaire liée à la Covid-19. Quant au canal de Suez, il représente la troisième source de rentrée de devises et son blocage par un porte-conteneur échoué du 23 mars au 3 avril 2021 n’a pas arrangé les affaires du pays en matière de devises.
En conclusion, il est impératif de demeurer très prudent et ne traiter que via des transactions sécurisées.