Pays-Bas : Emmanuel Macron en visite sur fond de forte reprise des échanges commerciaux

Le Président français est aujourd’hui 12 avril en visite d’État aux Pays-Bas, 7^e client des exportations tricolores. Après un passage à vide en raison de la crise sanitaire, les échanges commerciaux ont repris de plus belle avec ce pays de 18 millions d’habitants au fort pouvoir d’achat.

Après un déplacement de trois jours en Chine émaillés de tensions, Emmanuel Macron effectue la première visite d’un chef d’État français dans le royaume depuis 2000. L’occasion de souligner le rapprochement des deux pays depuis le vote du Brexit – le Royaume-Uni était le principal allié des Pays-Bas au sein de l’Union européenne- et la forte reprise des échanges commerciaux bilatéraux.

Alors qu’ils avaient reculé de 10 % pendant la pandémie de Covid-19, ces derniers ont en effet bondi de 23 % en 2021 et de 19 % l’an dernier, selon les statistiques de la Douane, pour atteindre un volume record de 57 milliards d’euros (Md EUR), soit 32 % de plus qu’en 2019.

Certes, ce résultat tient pour beaucoup a un effet rebond suite à la levée des restrictions sanitaires, mais il est également dopé par un contexte fortement inflationniste.

Reste que les exportations françaises ont augmenté de 23 % en 2022 et de 38 % par rapport à 2019. Depuis 10 ans, elles sont composées à 60 % d’équipements mécaniques, électriques et informatiques (20 % du total), de produits chimiques et cosmétiques (16 %) ainsi que de produits agricoles et agroalimentaires.

Également très concentrées, les importations concernent les mêmes secteurs : les produits agricoles et agroalimentaires (25 %), les équipements mécaniques, électriques et informatiques (14 %) et mes produits chimiques et cosmétiques (22 %). Sans grande surprise, les importations de produits pétroliers ont flambé de 28 % en 2022 et atteignent désormais 10 % du montant total.

Septième déficit commercial…

Ces bonnes performances ne peuvent cependant faire oublier qu’avec – 8 Md EUR le déficit commercial avec les Pays-Bas est désormais le 7^e du commerce extérieur français, en perte de trois places en 2022, passant derrière les États-Unis (- 13,5 Md EUR), la Russie (- 12,5 Md EUR) et l’Espagne (- 8,4 Md EUR). Il s’est néanmoins légèrement contracté l’an dernier, de l’ordre de – 0,6 %, malgré un déficit alourdi dans le secteur des produits pétroliers raffinés (+226 % depuis 2019).

Du côté des services, le volume d’échange, en hausse de 12 %, a atteint 24,5 Md EUR en 2021,
loin derrière son niveau d’avant crise (26,9 Md EUR en 2019). La reprise observée en 2021 est imputable surtout aux exports (+ 16 %, 14,6 Md EUR, tandis que les importations ont progressé de 6,5 %, à 10 Md EUR). L’excédent structurel a progressé de + 45 % entre 2020 et 2021, tiré par les services aux entreprises et le tourisme.

Le cumul des échanges de biens et de services, qui avaient décroché de 13 % en 2020, ont rebondi de 19 % en 2021 et plus que triplé entre 2019 et 2021 pour atteindre 72 Md EUR. Cette progression s’est poursuivie sur les trois premiers trimestres de 2022, davantage tirée par les importations (+ 20 %) que par les exportations (+ 11 %).

… mais deuxième stock d’investissements français

Si la part de marché de la France aux Pays-Bas s’érode depuis une dizaine d’années, les entreprises tricolores investissent massivement dans ce pays à la forte attractivité. Il accueille ainsi le 2^e stock d’IDE français au monde (191 Md EUR en 2021) derrière les États-Unis. Les trois quarts de ces investissements se concentrent dans la pharmacie, l’immobilier, l’industrie extractive, le commerce ainsi que la finance et les assurances.

Ce marché doté d’une longue tradition commerciale et d’un PIB annuel supérieur à 1000 Md EUR, bénéficie également d’une politique fiscale douce qui continue d’attirer les entreprises du monde entier. Il compte aujourd’hui 1 500 filiales tricolores employant 137 000 personnes, notamment dans les secteurs des transports (Air France – KLM, Transdev, Alstom, Renault), de l’énergie (Engie, Total, Air Liquide, Legrand, Sonepar, Schneider), le traitement des déchets et l’économie circulaire (SUEZ, Veolia) ainsi que l’agroalimentaire (Danone).

S.C.