Céréales : « Il y a encore des clarifications juridiques à apporter, mais je puis vous garantir que d’ici au 25 avril, des décisions seront prises pour que les exportations puissent se poursuivre » a promis aux députés, lors de la séance de questions au gouvernement le 11 avril, Olivier Becht, le ministre en charge du Commerce extérieur. Son collègue à l’Agriculture, Marc Fesneau, a invoqué pour sa part la « vocation exportatrice» de la France et le risque sur la « sécurité alimentaire mondiale ». Les deux ministres ont ainsi justifié par avance un probable contournement par le gouvernement d’une décision de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail) potentiellement désastreuse pour les exportations de céréales. Révélée par l’Opinion dès le 7 avril, cette information, qui a fait monter les producteurs et négociants au créneau et agite depuis le gouvernement, interdit, à compter du 25 avril, l’usage de la phosphine par fumigation au contact direct des céréales pour traiter leurs cargaisons avant expédition, un traitement pesticide pourtant exigé par les pays clients et autorisé par un règlement européen. L’enjeu : 11,5 millions de tonnes de céréales devant être expédiées dans différentes destinations cette année, notamment en Afrique du Nord, pourraient être bloquées. Selon plusieurs sources médiatiques, le dossier est désormais sur le bureau d’Elisabeth Borne.
Grande distribution : le commerce alimentaire de proximité , sous la forme de magasins urbains ou locaux de petits formats, a le vent en poupe dans la grande distribution européenne, en France notamment où de grandes enseignes développent le concept depuis quelques années déjà. D’après la newsletter PLMA e-Scanner d’avril 2023, plusieurs autres grands acteurs en font une priorité actuellement. C’est le cas d’Aldi au Royaume-Uni, qui cherche des locaux adaptés, notamment à Londres, après avoir ouvert « son premier magasin compact à Bruxelles ». Dans ce pays, toutes les grandes enseignes ont pris ce virage dont Asda, Waitrose, Sainsbury’s, Tesco. En Espagne, Dia veut devenir le leader du magasins de quartier. En Belgique, plusieurs acteurs sont déjà bien installés sur le créneau (Carrefour Express, Proxy Delhaize, Okay).
Semi-conducteurs : alors que les États-Unis et la Chine sont à couteaux tirés sur cette industrie sensible et que l’Europe cherche à rattraper son retard, Statista vient de publier une intéressante infographie sur la répartition mondiale des industries de semi-conducteurs selon les différentes étape de leur supply chain (source : Semiconductor Industry Association) : design, équipements, matériaux, fabrication, assemblage & conditionnement. Si les États-Unis restent en tête pour le design et les équipement, la Chine mène dans la fabrication et l’assemblage & conditionnement alors que Taiwan est leader sur les matériaux. L’Europe, pour sa part, est quasiment à la traîne dans tous ces domaines, devancée par le Japon et la Corée du Sud dans le design, les matériaux et la fabrication.
Chine : si l’Allemagne a souffert du recul de la demande chinoise en biens d’équipement, enregistrant en 2022, pour la première fois depuis 2011, un déficit commercial avec la Chine (-84,3 milliards d’euros), elle reste le premier partenaire de l’ex. Empire du Milieu dans l’Union européenne (298 Md EUR d’échanges dans les deux sens). « L’Allemagne représente environ un cinquième des importations de l’UE en provenance de Chine et près de la moitié des exportations de l’UE vers la Chine, selon une étude de l’économiste Ganyi Zhang publiée par Upply. En particulier, plus de 80% des exportations automobiles de l’UE vers la Chine proviennent d’Allemagne. En outre, l’axe Chine-Allemagne est le principal corridor de connectivité ferroviaire Chine-UE. Il représentait notamment 80% des volumes oust-est du corridor eurasien en 2022. » Toutefois, des incertitudes demeurent sur les perspectives du commerce bilatérale alors que la politique chinoise de relance de la consommation intérieure et de réduction de sa dépendance technologique pourrait favoriser les producteurs européens de biens manufacturés légers et de produits alimentaires. En outre, observe Upply, l’industrie allemande investit toujours beaucoup en Chine, ce qui pourrait réduire les flux import : l’Allemagne représentait, en 2021, 46 % des IDE européens vers ce pays. En attendant un possible ajustement dans le cadre d’une réduction de la dépendance allemande au marché chinois…