Les avantages comparatifs du commerce extérieur français se sont déplacés ces quinze dernières années vers des secteurs de haute technologie, mais les secteurs traditionnels de l´économie française comportent encore des niches de spécialisation qui réussissent à l´international, estime une note récente des Douanes françaises s´appuyant sur les indicateurs d´avantages comparatifs du Centre d´études prospectives et d´informations internationales (le CEPII).
« Le schéma traditionnel, qui voit la France spécialisée dans le savoir, tandis que les pays émergents sont cantonnés dans les produits à plus faible valeur ajoutée et intensifs en main d´œuvre peu qualifiée, n´est plus tout à fait aussi pertinent qu´auparavant », souligne l´étude.
Ainsi, les secteurs traditionnels comme le textile, les meubles et la métallurgie non ferreuse ne sont plus aussi compétitifs. Mais « l´évolution la plus marquante tient d´abord aux véhicules automobiles ». Dans ce secteur, l´accumulation de déficits depuis 2007, s´explique par l´internationalisation croissante de la production, qui conduit à importer de pays à bas coûts de plus en plus de modèles d´entrée de gamme. Autre conséquence de la montée en puissance, et en gamme, des pays émergents : le creusement des désavantages dans le matériel informatique et l´électronique grand public. « Désormais, la moitié de ces produits est importée d´Asie et un quart de Chine, où il sont assemblés », rappellent les analystes des Douanes.
Cependant, les secteurs traditionnels français comportent toujours des spécialisations dont les avantages comparatifs restent forts. L´agroalimentaire recèle ainsi des segments très compétitifs à l´international : les vins, les produits faisant l´objet d´appellations contrôlées (et donc sans concurrents) ou encore le blé. Idem pour le textile, dont l´avantage comparatif s´est effondré en 15 ans, mais dont certains segments, principalement des produits de luxe, continuent de rayonner à l´international.
Reste que « le gros de la spécialisation française vient de produits plutôt innovants ». A savoir l´aéronautique et les satellites, la pharmacie, la parfumerie et les cosmétiques ou encore certains équipements mécaniques complexes comme les turboréacteurs et les turbines à gaz.
Sophie Creusillet