Si les investisseurs étrangers apprécient la qualité de la vie en France, celle de ses infrastructures ou de ses ressources humaines, sa fiscalité et son environnement réglementaire sont régulièrement pointés du doigt. L´Agence française pour les investissements internationaux (l´Afii, placée sous l´autorité de Bercy), qui a publié hier son Tableau de bord de l´attractivité de la France, y voit « des décalages persistants entre perceptions et réalités ».
L´Afii balaye ainsi d´un revers de la main les travaux de l´OCDE sur les barrières à l´entreprenariat, qui classent la France dans une position médiane, estimant qu´en France « les barrières à l´entrée dans les services visent surtout des professions réglementées (pharmaciens, notaires, taxis, etc.), qui concernent peu la dynamique de l´investissement international ».
Sur la fiscalité – 76 % des dirigeants de multinationales implantées en France la considèrent comme un handicap – l´Afii souligne que si le taux de prélèvements obligatoires (43 % en 2008) est un des plus élevés au monde, « les charges sociales couvrent une gamme large de prestations ».
Par ailleurs, selon l´Afii, « la charge fiscale effective pesant sur les entreprises en France apparaît beaucoup plus faible que le taux nominal de l´impôt sur les sociétés ne le laisse supposer ». Ainsi malgré, un taux nominal d´imposition élevé (35,4 %), « les recettes tirées de l´impôt sur les sociétés ne représentent qu´une faible part du PIB en France (moins de 3 % du PIB en 2008, conte 4 % au Japon), en raison d´une base d´imposition relativement étroite », souligne l´Afii.
Quels que soient ses atouts et ses handicaps, la France est restée très attractive en 2009. Elle reste le premier destinataire des IDE en Europe, selon la Cnuced, et se classe troisième au niveau mondial, derrière les Etats-Unis et la Chine, qui lui a cependant ravi la deuxième place en 2009.
Alors que les investissements directs étrangers (IDE) ont plongé de 39 % au niveau mondial en 2009, les IDE entrants en France (65 milliards de dollars en 2009 selon la Cnuced) ont baissé de 35 %. Une bonne performance, comparée à celles de l´Allemagne (- 41 %) et du Royaume-Uni (- 93 %).
Sophie Creusillet