Un accord cadre de coopération économique (ACCE) avec la Chine permettrait à Taïwan d´assurer sa compétitivité industrielle, de poursuivre son intégration dans l´économie mondiale et d´améliorer son attractivité auprès des investisseurs internationaux, indique l´Organisation mondiale du commerce (OMC) dans son dernier rapport sur les politiques commerciales de l´île, publié le 30 mai, soit près d´un mois avant la signature, le 29 juin, d´un ACCE entre les deux pays.
Reprenant les conclusions de son rapport dans un communiqué de presse du 5 juillet, l´OMC se félicite des efforts « de libéralisation du commerce et de l´investissement, principalement dans les services, » qui ont été consentis par Taiwan, une « économie industrielle moderne » et « un des premiers exportateurs mondiaux dans les technologies de l´information », souligne aussi l’institution internationale.
L´ACCE, conclu avec la Chine, est particulièrement avantageux pour l´île, qui devrait vendre pour 14 milliards de dollars à son partenaire, qui, en retour, n´enregistrerait que 3 milliards de gains. De façon concrète, Pékin accepte de baisser immédiatement ses droits de douane sur 539 catégories de produits alors que Taipei va diminuer sur trois ans ses taxes sur 267 catégories de biens made in China.
Si la classe politique indépendantiste de Taiwan s´inquiète de ce rapprochement, les milieux d´affaires, eux, se réjouissent d´un accord de libre-échange (ALE) avec le premier pays client de l´île. La Chine est en effet destinataire de 26,6 % des exportations taïwanaises, qui se sont élevées à 322,4 milliards de dollars en 2009.
C´est la reprise économique de l´Empire du Milieu qui a permis notamment un redémarrage de l´activité dans l´île, défend l´OMC, qui prévoit une croissance de l´économie taïwanaise de 4,7 % en 2010. Enfin, l´institution internationale juge qu´un ACCE pourrait « ouvrir éventuellement la voie à de nouveaux ALE avec des partenaires commerciaux importants, surtout dans la région ».
François Pargny