Alors qu´elle était de 24 % en 2000, la part des primo-exportateurs dans le total des exportateurs a atteint 19 % en 2009, selon une récente étude des Douanes. Une diminution qui souligne l´importance croissante de deux phénomènes : la baisse du taux de maintien à l´international de ces entreprises et le manque de diversification de leur offre ainsi que de leurs débouchés.
En 2009, sur les 91 900 entreprises exportatrices, 17 031 (soit 19 %) étaient des primo-exportateurs, c´est-à-dire des entreprises n´ayant pas exercé d´activité à l´international au cours des cinq années précédentes. Et plus des trois quarts d´entre elles comptaient moins de 20 salariés.
Conséquence de cette effet de structure, le montant de leurs exportations sont moindres (le montant médian est de 14 000 euros pour l´ensemble des exportateurs et de 3 000 euros pour les primo-exportateurs), ainsi que le nombre de produits exportés (2 en moyenne) et le nombre de pays servis (2 contre 5 pour l´ensemble des entreprises exportatrices).
Leur petite taille et leur manque de diversification les fragilisent à l´international. Leur taux de maintien est ainsi très faible la première année : sur 100 entreprises nouvellement arrivées sur les marchés étrangers en 2000, seules 30 y sont encore présentes un an plus tard, 21 après deux années d´activité à l´export et 8 en 2009. « Ces entreprises sont de grande taille, et, pour près d´une entreprise sur cinq, dépendantes d´un groupe », observent les Douanes.
En effet, le succès d´un primo-exportateur dépend largement de son appartenance à un groupe : 70 % des entreprises adossées à un groupe franchissent le cap de la première année et la moitié d´entre elles sont encore présentes à l´international plusieurs années plus tard.
Car ces entreprises, qui disposent de la force de frappe financière et stratégique de leur maison mère, se positionnent d´entrées sur plusieurs pays (5 en moyenne, contre 2 pour l´ensemble des primo-exportateurs). Elles vendent également plus de produits : 7 en moyenne pendant la première année d´export, contre 2 pour les primo-exportateurs.
Sophie Creusillet