Deux informations le même jour, l´une pour nous casser le moral, l´autre pour nous le remonter.
D´un côté le nouvel Observatoire du « fabriqué en France » (voir l´étude à télécharger ci-dessous), nous raconte, filière par filière, le recul du « made in France » dans la composition des produits consommés dans l´Hexagone : la part française des produits fabriqués en France a ainsi reculé de 75 % à 69 % en 10 ans (1999-2009) *.
De l´autre SEB, leader mondial français du petit électroménager, nous annonce la construction d´une cinquième usine en Chine, en même temps qu´une spectaculaire croissance de ses ventes liée à ses performances sur les marchés émergents. Ceux-là même dont on nous dit qu´ils sont de moins en moins accessibles au « made in France ». Et pourtant SEB vend des produits « chinois » aux Chinois (notamment un extracteur de lait de soja que la contrefaçon n´a pas encore eu le temps de rattraper).
La firme de Côte d´Or qui excelle aussi au Brésil avec ses ventilateurs démontables, a partout une idée d´avance sur ses concurrents, des idées dont la plupart ont vu le jour dans les centres de recherche et les usines du groupe. En France.
SEB aujourd´hui est l´une des meilleures preuves que le French genius a encore de beaux jours devant lui. Qu´il soit « made in France » ou « world made », c´est lui qui fera demain vivre et gagner notre économie. Mieux, le succès de SEB, même s´il est celui d´un grand groupe, parle d´abord à nos PME.
Marco Polo 2010
* L´étude indique aussi que notre industrie devient globalement importatrice nette (99 % du marché intérieur contre 104 % dix ans auparavant), tirée vers le bas par l´automobile qui ne satisfait plus que 92 % du marché intérieur (112 % en 1999), à quelques exceptions près comme l´aéronautique, le ferroviaire, la construction navale, les industries de la santé et l´agroalimentaire. Ces dernières filières sont exportatrices nettes : elles exportent plus qu´elles n´importent !