L’inflation commence à peser sur le commerce international, et explique le retournement de conjoncture commencé au troisième trimestre (T3), selon les dernières analyse de la Cnuced. L’ année 2022 devrait malgré tout être celle d’un nouveau record, avant un repli en 2023.
L’année 2022 devrait afficher un montant record d’échanges internationaux : 32 000 milliards de dollars (Md USD), biens et services confondus, selon les projections de la Cnuced. Les échanges de biens devraient atteindre 25 000 Md USD, en hausse de 10 % sur 2021, et les échanges de services 7 000 Md USD, en progression de 16 % par rapport à l’an dernier.
Toutefois, relève la Cnuced, cette forte croissance repose essentiellement sur les évolutions enregistrées au premier semestre. Le deuxième semestre est d’ores et déjà marqué par une inflexion nette : – 1 % pour le commerce de biens au T3, alors que celui des services ne progresse que de 1,3 %. Et tout autant les biens que les services devraient enregistrer des baisses au T4.
Cette tendance présage d’une année 2023 plutôt morose : « les tensions géopolitiques, l’inflation persistante et une demande mondiale plus faible devraient affecter négativement le commerce mondial en 2023 », prévoit la Cnuced.
Les échanges des grandes économies marquent le pas
La Cnuced donne quelques évolutions intéressantes en valeur pour les 10 premiers marchés mondiaux au T3, à l’import comme à l’export, qui confirment le retournement de tendance à l’œuvre actuellement, sensible par rapport au trimestre précédent (T2), surtout pour les biens, les services restant dynamiques, et dans les pays industrialisés.
Echanges de biens
–Importations : Brésil (+ 2 %) ; Chine (- 2 %) ; Inde (- 2 %) ; Japon (+ 3 %) ; Corée du Sud (+ 5 %) ; Russie (+ 26 %) ; Afrique du Sud (-5 %) ; Etats-Unis (- 4 %) ; Union européenne (+ 1 %)
–Exportations : Brésil (+ 1 %) ; Chine (0 %) ; Inde (- 13 %) ; Japon (- 2 %) ; Corée du Sud (- 3 %) ; Russie (- 13 %) ; Afrique du Sud (-7 %) ; Etats-Unis (+ 1 %) ; Union européenne* (- 4 %).
Echanges de services
–Importations : Brésil (+ 18 %) ; Chine (- 3 %) ; Inde (+ 19 %) ; Japon (- 7 %) ; Corée du Sud (+ 4 %) ; Russie (NC) ; Afrique du Sud (+ 13 %) ; Etats-Unis (+ 9 %) ; Union européenne (- 2 %).
–Exportations : Brésil (+ 26 %) ; Chine (- 3 %) ; Inde (+ 16 %) ; Japon (+ 2 %) ; Corée du Sud (+ 2 %) ; Russie (NC) ; Afrique du Sud (+ 18 %) ; Etats-Unis (+ 5 %) ; Union européenne (0 %).
La Cnuced note que la tendance au ralentissement, voire au recul des échanges, entre le T2 et le T3 2022 est similaire dans les pays développés et les pays émergents, à l’exception de la zone Asie du sud Est, dont les échanges sont restés stables d’un trimestre à l’autre.
Le recul des importations va de 2 % (pays développés) à 1 % (pays en développement) au T3 par rapport au trimestre précédent.
Par secteurs, plusieurs subissent déjà une baisse significative des échanges : agroalimentaire (- 6 %), chimie (-8 %), métaux (- 9 %), minerais (-7 %), produits pharmaceutiques (-8 %), textiles (-7 %), matériels de transport (-5 %).
Quelques-uns tirent encore leur épingle du jeu : machines et instruments de précisions (+ 1 % chacun), textiles (+ 15 %), équipements de bureaux (+5 %), équipements de communication (+ 12 %).
C.G
*Hors commerce intra-UE.
Pour approfondir, télécharger la note de la Cnuced (en anglais) ci-après